C’est la fin d’une semaine d’intenses tensions et frictions. Installé illégalement sur un terrain de l’ouest de Nice depuis sept jours et sous le coup d’un ordre d’expulsion en vigueur depuis samedi soir, le cirque Zavatta-Muller va finalement déménager ce lundi. Un autre point de chute lui a été trouvé dans les Alpes-Maritimes. Et cette fois-ci avec l’aval des autorités. Le maire de Menton annonce avoir « répondu favorablement à la demande d’accueil » de l’établissement itinérant. Une décision prise « sous l’égide de l’Etat » et après avoir obtenu « toutes les garanties », précise Yves Juhel.Le cirque s’installera « dans les prochains jours » au stade Rondelli, sur le bord de mer de la commune. Ce sera « lundi matin prochain », selon Franck Muller, alias John Zapatta. En attendant, les circassiens vont passer une semaine à Blausasc, un village de l’arrière-pays niçois. « L’équipe fera cet arrêt le temps de mettre tout en place à Menton », a-t-il expliqué à 20 Minutes. L’Union défense active foraine (Udaf), qui avait pris fait et cause pour le cirque, a également adopté cette solution. Le syndicat avait annoncé l’organisation d’opérations escargot dans la journée de mardi mais a finalement fait savoir ce lundi que le préavis de manifestation était abandonné.Sans numéro incluant des animaux sauvagesAu terme d’une médiation organisée en préfecture et à laquelle la ville de Nice a refusé de prendre part, la mairie de Menton a donc donné son accord, y compris pour la tenue de représentations, mais « à l’exclusion des numéros avec des animaux sauvages », précise encore l’édile. C’est notamment sur ce point que les élus niçois et les représentants du cirque, qui compte notamment un hippopotame et une quinzaine de félins, se sont écharpés toute la semaine dernière. La ville refusant sur son territoire les cirques avec animaux sauvages alors que la loi ne prévoit leur interdiction qu’à partir de 2028.Les échanges, sous la surveillance de la police, ont été très tendus entre le maire de #Nice06 @christianestrosi et les responsables du cirque #Zavatta, qui occupent « illégalement » un terrain de la @MetropoleNCA pic.twitter.com/H9YNNUJ0fK— Fabien Binacchi (@fabienbinacchi) February 27, 2023
Christian Estrosi et son premier adjoint Anthony Borre avaient accusé les circassiens de « maltraitance animale ». En réponse, les forains avaient annoncé une plainte en diffamation et mandaté un vétérinaire qui n’a détecté « aucun problème de santé apparent », selon des conclusions consultées par 20 Minutes.Le maire de Menton indique de son côté avoir « réclamé que toutes les garanties [lui] soient apportées par les propriétaires, les vétérinaires et les nutritionnistes quant au traitement et à la santé des animaux ». Il précise aussi que « cette installation doit avoir une durée raisonnable, le temps pour les organisateurs de trouver une solution durable ».Nice maintient sa proposition de placer l’hippopotameEn s’installant illégalement sur une parcelle propriété de l’Etablissement public foncier Paca et gérée par la municipalité niçoise, les circassiens avaient revendiqué un coup de force pour « se faire entendre », pour « faire réagir ». Saisi par la collectivité, le tribunal judiciaire avait statué vendredi et ordonné l’expulsion du cirque avant samedi 19 heures, en autorisant le recours à la force publique. Les forains, qui avaient prévu de « résister », ont maintenu une représentation prévue ce jour-là et obtenu de la préfecture un sursis, malgré l’ordonnance de la juridiction. Au grand dam du maire de Nice qui s’était à nouveau rendu sur place pour exiger le départ de l’établissement.Dans une réponse adressée ce lundi à 20 Minutes, l’élu prend acte qu’il « quitte le terrain qu’il occupe illégalement avec trente-six heures de retard sur la décision de justice ». Et de prévenir qu’il « reste les désordres causés sur le terrain, le préjudice écologique relevé par huissier, les menaces et le coût de [cette] installation qui ne saurait en aucun cas être assumé par les Niçois et dont [les circassiens] auront à répondre ».En plus d’une pétition lancée en milieu de semaine dernière pour « sauver Jumbo et ses compagnons sauvages », la ville de Nice avait également suggéré de « lancer une souscription publique pour que l’hippopotame puisse intégrer un milieu naturel » identifié. Une proposition qui « reste valable », a-t-elle précisé ce lundi.JusticeCirque Zavatta à Nice : Le tribunal judiciaire ordonne l’expulsion d’ici samedi 19 heures, le cirque compte « résister »SociétéCirque Zavatta à Nice : Tout comprendre à l’imbroglio autour d’une installation illégale et des animaux sauvages