Après six heures de délibéré, le verdict est tombé. Jeudi, la cour d’assises de Paris a condamné Essia Boularès à vingt-cinq ans de réclusion criminelle. La femme de 44 ans était accusée d’avoir provoqué l’incendie d’un immeuble de la rue Erlanger, à Paris, en février 2019, provoquant la mort de dix personnes.Le président de la cour, Franck Zientara, a justifié cette peine par « l’extrême gravité des faits », évoquant des actes « pas déconnectés de la réalité », avec un départ de feu « volontaire », « en pleine nuit », motivé par « la colère et le ressentiment ». Cette peine est assortie d’une sûreté des deux tiers, ainsi qu’un suivi socio-judiciaire pendant quinze ans, et d’une « injonction de soins ».« Je veux juste dire pardon pour tout »Les jurés ont estimé que le « discernement » d’Essia Boularès était bien « altéré » au moment des faits, comme l’ont conclu deux expertises psychiatriques, mais ils ont « écarté le bénéfice de la réduction de peine » permise dans ce cas par le Code pénal. Mercredi, l’avocat général avait invité la cour à écarter une telle réduction de peine, « au regard de la gravité extrême de la tragédie » provoquée par une « action volontaire, vengeresse et disproportionnée ».Il avait requis une peine de vingt-sept années de réclusion criminelle, assortie de dix-huit ans de sûreté, des réquisitions qualifiées de « déshumanisantes » par la défense. Dans une brève déclaration avant la suspension des débats, jeudi matin, Essia Boularès a déclaré : « Je veux juste dire pardon pour tout, pardon pour tout », avant de fondre en larmes dans le box.JusticeIncendie meurtrier à Paris en 2019 : « Je ne m’attendais pas à la catastrophe qui allait suivre », assure l’accuséeJusticeIncendie meurtrier à Paris en 2019 : « Rien ne nous oriente vers l’abolition du comportement » de l’accusée