Qui pouvait bien en vouloir à Assia Matoug ? Une semaine après la découverte, dans le parc des Buttes-Chaumont (19e arrondissement), du corps découpé en morceaux de cette femme de 46 ans, les policiers de la brigade criminelle travaillent d’arrache-pied pour percer le mystère qui entoure sa mort. « L’enquête se poursuit. A ce stade, aucune hypothèse n’est écartée », confie à 20 Minutes une source proche du dossier. Le parquet de Paris a ouvert, vendredi dernier, une information judiciaire pour assassinat, atteinte à l’intégrité d’un cadavre et recel de cadavre. Les enquêteurs vont désormais agir sur commission rogatoire du juge d’instruction désigné pour découvrir qui a tué et démembré cette mère de trois enfants, originaire de Montreuil (Seine-Saint-Denis).Tout a commencé lundi 13 février, vers 14h30, quand des agents municipaux des parcs et jardins ont découvert, sous un tas de déchets verts aux Buttes-Chaumont, un sac plastique contenant le bassin et les cuisses d’une femme. Le lendemain, d’autres restes, dont la tête, ont été retrouvés lors d’une fouille approfondie, au niveau des voies ferrées de la petite ceinture qui traversent les 25 hectares de ce grand parc, situé dans le nord-est de Paris.Deux jours plus tard, la victime est identifiée : il s’agit d’une femme dont la disparition avait été signalée le 6 février par son mari dans un commissariat de Seine-Saint-Denis. C’est l’analyse des empreintes digitales, par le service régional de l’identité judiciaire, qui a permis de faire le lien entre les deux affaires. Une expertise médico-légale a révélé que la victime est morte d’asphyxie.DisparitionParmi les questions qui subsistent, la situation familiale de la victime et les circonstances de sa disparition tiennent une place centrale. Assia Matoug vivait avec son époux, Youcef, et leurs trois enfants, dans une cité de Montreuil. Interrogé par RTL, son mari a raconté qu’elle n’avait plus donné de signes de vie depuis le 31 janvier. Ce jour-là, il était resté à la maison pour garder les enfants qui n’avaient pas école alors qu’Assia s’était absenté. Il ne lui a pas demandé, mais il imagine qu’elle s’était rendue dans une braderie pour acheter des habits qu’elle revend ensuite à des particuliers. Inquiète de ne pas avoir de nouvelles, sa famille a diffusé un avis de recherche sur les réseaux sociaux. Mais ce n’est que six jours plus tard que son mari s’est rendu dans un commissariat pour signaler sa disparition.Une enquête avait été ouverte, confiée à la Brigade de répression de la délinquance à la personne (BRDP) de la police judiciaire parisienne. Les investigations n’avaient jusqu’alors rien donné. Le 14 février, le jour de la Saint-Valentin, les enquêteurs lui apprennent enfin que le corps retrouvé aux Buttes-Chaumont est celui de sa femme. Leur domicile est perquisitionné dans la foulée par les policiers, qui ont emporté des téléphones et du matériel informatique. Des traces de sang ont été découvertes près de la salle de bains et de la cuisine, mais en quantité négligeable.« Incohérences »Quels soupçons pèsent exactement sur le mari de la victime ? Youcef a été entendu mais il n’a pas été placé en garde en vue. Pourtant, selon les informations de BFMTV, les enquêteurs ont relevé plusieurs « incohérences » dans son témoignage. Ils ont notamment découvert qu’il ne s’était pas rendu à Paris pour chercher son épouse, comme il l’avait pourtant affirmé.D’autre part, l’analyse des caméras de vidéosurveillance de l’immeuble ne prouverait pas que la quadragénaire est sortie le 31 janvier. Autre élément troublant : toujours selon BFMTV, la sœur d’Assia a confié aux enquêteurs qu’elle l’avait appelée le 28 janvier. Lors de la conversation, elle lui aurait expliqué, sans dire pourquoi, qu’elle pensait bientôt mourir. Se sentait-elle menacée ? « Je ne lui connaissais pas d’ennemis et nous étions heureux ensemble », a assuré, en larmes, son mari à RTL.ParisCorps retrouvé aux Buttes-Chaumont : « C’est digne d’un film d’horreur » pour les promeneurs de retour au parcFaits diversCorps retrouvé aux Buttes-Chaumont : D’autres restes humains découverts près de l’ancienne voie ferrée