Dans l’enquête sur le suicide de Lucas, quatre mineurs ont été mis en examen pour harcèlement. L’avocate de l’un d’eux est sortie du silence auprès de BFMTV.
La justice se veut inflexible. Après la mort de Lucas, au début du mois de janvier, quatre mineurs ont été mis en examen pour “harcèlement scolaire ayant entraîné le suicide”. Ces adolescents de 13 ans vont faire l’objet d’un procès. “Suite à l’ouverture de l’enquête préliminaire, quatre mineurs ont été placés en garde à vue par la sûreté urbaine du commissariat d’Épinal, avait révélé Frédéric Nahon, le procureur de la République d’Épinal. Lors de leurs auditions, les mis en cause, deux filles et deux garçons âgés de 13 ans, scolarisés dans le même établissement que Lucas, ont uniquement admis avoir proféré à plusieurs reprises des moqueries à l’encontre de leur camarade.” Selon le magistrat, “les faits se sont déroulés du mois de septembre 2022 au début du mois de janvier 2023”. Deux garçons et deux filles “ont été convoqués devant le tribunal pour enfants d’Épinal”.
Invitée sur l’antenne de BFMTV ce samedi 28 janvier, l’avocate de l’un des accusés a affirmé qu’il “ne reconnaît absolument pas avoir harcelé son camarade”. On “lui reproche des faits de harcèlement, il conteste tout à fait fermement avoir dit ou commis quelque harcèlement que ce soit à l’encontre de Lucas”, a expliqué Béatrice Founès, tout en ajoutant qu’un “juge avait été saisi (…) pour apprécier la situation et notamment regarder si des faits de harcèlement peuvent être reprochés” : “Comme ses camarades, il bénéficie de la présomption d’innocence”. “Le suicide d’un jeune c’est dramatique, c’est complexe, ça peut être multifactoriel, il y a peut-être d’autres éléments. Il faut laisser les policiers et la justice travailler le plus sereinement possible”, a ajouté l’avocate de l’un des mineurs prochainement jugés.
Le procureur de la République d’Épinal a aussi annoncé l’ouverture d’une “enquête incidente contre X pour non-dénonciation de mauvais traitements sur mineurs”. “L’objectif de cette enquête est de confronter la réalité des faits de harcèlement qu’aurait subi Lucas, leur durée, le contenu exact des propos ou des comportements dénoncés, de vérifier également les différentes mesures qui avaient été prises [par son collège] et d’établir ou non un lien direct avec le décès de Lucas”, a ajouté le magistrat. Dans leurs auditions, les proches de Lucas ont dénoncé des faits de harcèlement commis par des élèves du collège Louis-Armand de Golbey,en raison de son homosexualité, depuis plusieurs mois. Dans les colonnes de Vosges-Matin, la mère de Lucas a expliqué attendre que “justice soit faite” et notamment que “les auteurs reconnaissent leurs torts et surtout que quelque chose soit réalisé afin qu’ils ne recommencent plus”.