Mercredi 25 janvier 2023, France 2 diffuse L’histoire d’Annette Zelman, un drame historique tiré de l’histoire vraie d’Annette Zelman. Mais qui était donc cette jeune juive tombée amoureuse d’un catholique en pleine Seconde Guerre mondiale ?
“Nous racontons l’histoire d’Annette et Jean, des jeunes gens de 20 ans en 1942, débordant d’envie de vivre, qui ne savent pas que le couperet de l’Histoire va s’abattre sur eux.” C’est ainsi que Philippe Le Guay présente son nouveau téléfilm, L’histoire d’Annette Zelman. Prévu ce mercredi 25 janvier 2023, le métrage raconte l’histoire vraie d’Annette Zelman, jeune femme juive tombée amoureuse d’un homme catholique avant d’être déportée à Auschwitz le 22 juin 1942. Mais qui était donc vraiment celle à qui Ilona Bachelier prête talentueusement ses traits à l’écran ?
Née le 6 octobre 1921 à Nancy de parents immigrés d’Europe de l’Est, Annette Zelman a tout juste 18 ans lorsque la Grande-Bretagne et la France déclarent la guerre à l’Allemagne nazie. En 1939, elle et sa famille se réfugient à Bordeaux. Ils y mènent une existence discrète, mais Annette a des rêves d’ailleurs. En 1940, alors qu’elle vient d’être rencensée comme “israëlite”, elle rejoint Paris pour y suivre des études aux Beaux-Arts. Là-bas, elle fréquente les artistes et intellectuels du Quartier Latin. Elle fait alors la rencontre de Jean Jausion, jeune et séduisant poète lié à la mouvance surréaliste. Elle est loin d’imaginer que cet amour va causer sa perte.
Le 15 mai 1942, Annette et Jean déposent une demande de mariage à la mairie du 10e arrondissement de Paris. Fous amoureux, ils ne réalisent pas que leur relation déplaît. Les parents de Jean, Hubert et Christiane Jausion, voient d’un très mauvais œil le mariage de leur fils catholique avec une jeune femme juive. Pour s’y opposer, Hubert Jausion dénonce Annette au service des Affaires juives de la Gestapo de Paris.
Le 22 mai, une semaine seulement après ses fiançailles avec Jean, Annette est arrêtée à son domicile du 58, boulevard de Strasbourg pour un motif “politique”. D’abord détenue au dépôt de la préfecture de police de Paris et au camp des Tourelles, puis fait partie du troisième convoi de déportés à destination d’Auschwitz. “Annette a été embarquée dans le premier convoi de femmes vers Auschwitz, précise l’historien Laurent Joly dans son ouvrage Dénoncer les Juifs sous l’Occupation. Elle est emblématique de ces affaires de délation où il y a un décalage entre la volonté de vengeance personnelle et les conséquences hors de proportion. La délation a concerné tous les milieux, y compris les plus favorisés.”
Annette Zelman est morte au camp de concentration d’Auschwitz vers l’été 1942, mais aucune information sur son sort n’a jamais été retrouvée. Seules quelques lettres témoignent aujourd’hui de l’existence de cette jeune juive au destin tragique, dont le seul crime, comme le souligne France 2 dans la bande-annonce de son téléfilm, “était d’être aimée”.