Au début des années 2000, l’affaire d’Outreau a bouleversé la France entière. Elle a aussi détruit des vies, dont celle de la mère d’Alain Marécaux, victime collatérale aujourd’hui tombée dans l’oubli.
C’est un fiasco judiciaire que la France n’oubliera jamais. En janvier 2001, à Outreau (Pas-de-Calais), quatre enfants âgés de 4 à 10 ans accusent leurs parents, Thierry Delay et Myriam Badaoui, d’agressions sexuelles. En tout, dix-sept personnes sont arrêtées. Quatre reconnaissent les faits, (Thierry Delay et Myriam Badaoui, les parents des victimes, et leurs voisins de palier, David Delplanque et Aurélie Grenon), mais les treize autres clament leur innocence. Certains passeront jusqu’à trois ans en prison avant d’être acquittés à la sidération générale, le 1er décembre 2005.
Entre innocents incarcérés et proches dévastés, l’affaire d’Outreau a fait de nombreuses victimes collatérales. Parmi elles la mère d’un des acquittés, Alain Marécaux, qui a subi de plein fouets les conséquences de l’arrestation de son fils. “Quand ma maman a appris mon incarcération, elle a arrêté de s’alimenter, raconte Alain Marécaux dans le documentaire L’Affaire d’Outreau, diffusé ce mardi 24 janvier sur France 2. J’ai été à l’enterrement de ma mère menotté, entouré par deux gendarmes.” Cette dernière est décédée le 10 janvier 2002, un peu plus d’un an après l’arrestation de son fils. Elle n’a jamais su qu’il avait été acquitté.
Et elle n’est pas l’unique victime collatérale de l’entourage d’Alain Marécaux. Également interrogé pour le documentaire L’Affaire d’Outreau, François-Xavier, l’un des trois enfants de l’huissier de justice, explique avoir vécu l’horreur après l’incarcération de son père. “À la suite de l’audition, on est tous placés dans la même famille d’accueil, raconte le jeune homme, qui avait 9 ans à l’époque. Ça va durer quelques semaines, jusqu’au moment où avec mon grand frère, il y avait trop de soucis. Le fait que mon père soit allé en prison est en partie de ma faute. Il le sait et il me le fait payer. Il commence à être violent et on a été séparés. Il est parti en famille d’accueil et quelques temps après, ça a suivi avec ma petite sœur. On passe de la vie de famille, où tout va bien avec l’école et tout ça, à la famille d’accueil ensemble, à la famille d’accueil tout seul.”
Un terrible calvaire qui a malheureusement touché plus d’une dizaine de familles, avant que la vérité ne finisse par gagner.