Après l’arrestation de Myriam Badaoui et de Thierry Delay, les policiers ont découvert un tas d’objets horribles dans leur appartement. Les époux d’Outreau avaient des cassettes pornographiques et des sextoys.
L’affaire d’Outreau restera à jamais celle d’un fiasco judiciaire. En décembre 2000, les quatre enfants de Myriam Badaoui et de son mari, Thierry Delay, les ont accusés de violences sexuelles. Depuis leur famille d’accueil, tous décrivaient des actes de viols commis par leurs parents, qui vivaient dans cette commune du Pas-de-Calais. Une fois le couple arrêté, la police a procédé à une perquisition dans leur domicile. Sur place, ils ont retrouvé plusieurs objets sinistres. “Cette perquisition va permettre de retrouver un nombre très important de cassettes pornographiques, s’est souvenu Didier Beauvais, président de la chambre de l’instruction, dans le documentaire consacré à l’affaire et diffusé sur France 2. On va trouver des menottes, des crèmes lubrifiantes… Tout ce qu’on peut imaginer.”
Un policier de l’époque se souvient avoir retrouvé sur place des “ustensiles, style godemichés en quantité assez importante”. En garde à vue, Thierry Delay a affirmé que ses objets étaient utilisés simplement par lui et sa femme dans leur “usage personnel”. Après une enquête fleuve, notamment menée par le juge Fabrice Burgaud, dix-sept personnes ont comparu devant la cour d’assises de Saint-Omer en mai 2004. Parmi eux, sept sont acquittées, dix sont condamnées et douze enfants sont reconnus victimes. En 2005, six adultes ont fait appel et ont été acquittés. Quatre ont été condamnés, dont le couple. Myriam Badaoui a été condamnée à 15 ans réclusion criminelle pour viols, agressions sexuelles, proxénétisme et corruption de mineurs. Son mari, Thierry Delay, a écopé d’une peine de prison de 20 ans pour des viols sur douze enfants, dont ses quatre fils.
En 2020, il a de nouveau été condamné en récidive pour agression sexuelle sur personne vulnérable et propos et comportements à connotation sexuelle à deux ans de prison. Résidente du Centre Pierre-Hanzel de Rieux-Volvestre, sa victime l’accusait d’avoir exigé des relations sexuelles en échange de cigarettes et de lui avoir touché les seins et caressé les jambes à plusieurs reprises. L’un de leur fils, Jonathan Delay, a accepté de témoigner dans ce documentaire poignant. “On devient coupables, oui. On nous le dit pas comme ça mais c’est le ressenti qu’on a, de toute façon, explique le jeune homme. Et on retourne à nos vies comme si de rien n’était, avec cette culpabilité. J’avais onze ans à l’époque et on se pose des questions, quand même.”