Situé à proximité de l’aéroport, le centre de rétention administrative (CRA) de Rennes est l’un des 25 centres en France où sont enfermés les migrants dans l’attente de leur expulsion. C’est entre ses murs grillagés et barbelés que deux drames se sont noués ces derniers jours avec deux tentatives de suicide en moins d’une semaine, selon la Cimade. Le 7 janvier, un ressortissant chinois informé de son expulsion prochaine se serait ainsi taillé les veines. « En France depuis 2003, il se dit épuisé par l’acharnement de la préfecture, et par la criminalisation dont il fait l’objet », indique l’association.Quatre jours plus tard, un ressortissant algérien aurait également tenté de mettre fin à ses jours au CRA de Rennes. Lors d’un précédent placement au centre de rétention administrative de Oissel (Seine-Maritime), ce dernier avait déjà tenté de se suicider. Il avait par la suite été suivi par un psychologue. « Malgré ces informations, dont la préfecture avait connaissance, il a de nouveau été enfermé à Rennes, dénonce la Cimade. Avant de commettre ce geste désespéré, il nous avait à plusieurs reprises témoigné sa détresse face à son enfermement. »Des actes désespérés « très fréquents » dans les CRAIntervenant dans huit centres de rétention pour accompagner les personnes enfermées et « les aider dans l’exercice de leurs droits », l’association dénonce régulièrement les conditions d’enfermement des migrants dans « ces prisons qui ne disent pas leur nom ».Selon la Cimade, les actes désespérés et gestes d’automutilation sont d’ailleurs « très fréquents » dans les centres de rétention administrative. Des actes très graves qui ne sont pourtant « jamais pris en compte par l’administration qui enferme coûte que coûte des personnes très fragiles psychologiquement en rétention », estime-t-elle.ParisLoi sur l’immigration : Au centre de rétention de Roissy « c’est la galère, on n’a pas à manger »Faits diversMetz : Le centre de rétention administrative secoué par une émeute le soir du réveillon