Le magistrat Charles Prats fustigeait les « Khmers verts » et assimilait les « gilets jaunes » à « la peste noire » sur Twitter. Le vice-président du tribunal judiciaire de Paris a écopé d’une sanction disciplinaire après une série de tweets, a-t-on appris ce mardi de source judiciaire. Estimant que ce juge des libertés et de la détention (JLD) avait « manqué [à ses] devoirs » et porté « atteinte à l’image de la justice », le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a prononcé à son encontre une mutation d’office, a indiqué cette source, confirmant une information de France Inter.Dans sa décision, le CSM, saisi par le garde des Sceaux après une enquête administrative, a conclu que « les manquements à son devoir d’impartialité ont eu une incidence sur l’image de la justice et particulièrement de la juridiction dans laquelle il exerce ». L’instance disciplinaire des magistrats s’est notamment émue de plusieurs tweets postés par ce magistrat, ancien membre de la Délégation nationale à la lutte contre la fraude (DNLF) et qui se présente comme vice-président du syndicat marqué à droite UNI.Le « totalitarisme climatique »En mars 2019, il appelle à arrêter « de parler de gilets jaunes » et ajoute : « osez nommer la peste noire qui sévit dans nos rues tous les samedis : extrême gauche, antifas, blackblocks. Et nos services les connaissent, il serait grand temps de les stopper, policièrement et judiciairement ». Le 27 octobre 2020, il fustige cette fois « le totalitarisme climatique [qui] vous poursuivra jusque dans la mort », dans un tweet accompagné du hashtag « Khmers Verts » et d’un émoji de personnage vomissant.Selon le CSM, ces messages « caractérisent, par les termes employés sans la moindre nuance, un manquement à ses obligations de réserve, de prudence et de délicatesse ». Ses prises de position sur les « gilets jaunes » ont également « pu faire naître un doute quant à sa neutralité », alors même que Charles Prats a été amené à statuer, en sa qualité de JLD, sur des procédures en lien avec ce mouvement, relève le CSM, qui constate « un manquement à son devoir d’impartialité ». Le CSM a également fait grief à Charles Prats du « caractère fréquent de ses retards » et des « difficultés » à le joindre, « source de stress pour les greffiers et fonctionnaires ».Société« L’Affaire d’Outreau » : « Ce fiasco judiciaire, c’est celui de la société tout entière », pour un avocat historienJustice« Cold cases » : Comment le pôle spécialisé a obtenu des avancées majeures dans deux dossiers anciens