Surnommée la “propriétaire de la Maison de la Mort”, Dorothea Puente est une tueuse en série américaine ayant sévi dans les années 1980. Closer revient sur cette épouvantable affaire.
Le nom de Dorothea Puente ne vous dit probablement rien. Pourtant, cette vieille dame à l’apparence innofensive n’a rien à envier à Jack l’Éventreur, Jeffrey Dahmer ou John Wayne Gacy. Entre 1982 et 1988, dans sa petite maison de Sacramento, en Californie, Dorothea Puente a ôté la vie à sept personnes âgées de 51 à 78 ans. Mais qui était donc celle que la presse a surnommé la propriétaire de la Maison de la Mort ? Comment a-t-elle pu agir dans l’impunité pendant six longues années ? Closer revient sur cette affaire oubliée.
Le 11 novembre 1988, une assistante sociale prénommée Judy signale la disparition d’Alvaro “Bert” Montoya, un quincagénaire schizophrène dont elle a la responsabilité. Elle explique avoir perdu contact avec lui plusieurs semaines auparavant, alors que Bert vivait dans une maison d’hôtes pour personnes âgées et handicapées de Sacramento, au 1426 F. St. Dorothea Puente, la propriétaire de l’établissement, affirme que Bert aurait fait ses valises pour rejoindre sa famille au Mexique, mais cette version ne convainc pas Judy. Non seulement il ne s’entendait pas avec sa famille, mais Bert n’avait pas les capacités psychologiques pour rejoindre le Mexique par lui-même…
“Le bœuf séché, c’était de la chair humaine”
Pour la police de Sacramento, c’est l’incompréhension. Dorothea Puente est une bienfaitrice influente en Californie, connue pour ouvrir sa porte et son cœur aux plus démunis. Pourquoi mentirait-elle sur l’un de ses petits protégés ? Sur place, les locataires du 1426 F. St. sont dithyrambiques sur leur maîtresse de maison, qu’ils surnomment tous “Mamie”.Enfin, presque tous. Parmi eux, un certain John Sharp profite d’un moment d’inattention de Puente pour faire passer une note mystérieuse à l’un des agents de police : “Elle veut que je vous mente”. Interrogé, l’homme explique ne pas avoir vu Bert depuis plus de deux mois.
Sur ce témoignage, le commissaire en charge de l’enquête, John Cabrera, fait des recherches approfondies sur Dorothea Puente. Il apparaît que quelques années plus tôt, la propriétaire de la maison d’hôtes avait été arrêtée après avoir empoisonné des personnes âgées pour empocher leurs chèques santé. Une découverte alarmante, qui pousse la police de Sacramento à fouiller chaque recoin du 1426 F. St. Là, c’est la douche froide. En creusant dans le petit jardin de la propriété, le commissaire fait la découvert de “morceaux de bœuf séché qui ressemblaient à du cuir”. Il trouve ensuite ce qu’il redoutait le plus : un os humain : “J’ai vu qu’il y avait une boule à l’extrémité. C’était un fémur. Un fémur humain, décrit-il dans la série documentaire Netflix Un bail en enfer. J’ai vu que c’était attaché à d’autres parties d’un corps. Je suis sorti du trou et je savais. J’ai dit ‘On a trouvé des restes humains’. Le bœuf séché, c’était de la chair humaine qui s’était détâchée de l’os.”
La “Maison de la Mort” cachait sept victimes
En tout, sept corps sont retrouvés dans le jardin de la “Maison de la Mort” : Leona Carpenter, 78 ans, Dorothy Miller, 64 ans, Benjamin Fink, 55 ans, James Gallop, 62 ans, Vera Faye Martin, 64 ans, Betty Palmer, 78 ans, et Bert Montoya, mort depuis plusieurs semaines. Tous sont des anciens locataires de la maison d’hôtes. L’enquête révèle également qu’avant d’emménager au 1426 F. St., Dorothea Puente était déjà passée à l’acte par deux fois. En avril 1982, elle avait progressivement empoisonné sa colocataire, Ruth Monroe, 61 ans, avec de la codéine et de l’acetaminophène, pour faire croire à une overdose. En 1985, par ailleurs, elle s’en était pris à son propre petit ami, Everson Gillmouth, 77 ans. Chaque fois, elle s’était arrangée pour empocher les chèques santé de ses victimes.
Après avoir fui à Los Angeles, Dorothea Puente est arrêtée et inculpée. En février 1993, elle est condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité pour trois des neuf meurtres qui lui sont imputés. Incarcérée à Chowchilla, en Californie, elle meurt en prison le 27 mars 2011 à l’âge de 82 ans. Elle a toujours nié les crimes qui lui étaient attribués.