A 13 ans, Lucas s’est suicidé après avoir été victime de harcèlement scolaire et d’homophobie. Sa mère a écrit une lettre déchirante et promet de continuer le combat de son fils.
Le petit Lucas ne supportait plus les moqueries. Le 7 janvier dernier, ce collégien de 13 ans s’est suicidé au domicile de ses parents, situé à Golbey. Selon ses parents, il était victime de harcèlement scolaire et d’homophobie dans son établissement scolaire. “Il était harcelé régulièrement par rapport à sa tenue, sa façon d’être, à ce qu’il dégageait. Il était entier donc il ne se cachait pas, s’est souvenu un proche auprès de RMC. Cela dérangeait peut-être certaines personnes qui n’osaient être aussi entières que lui.” Selon lui, Lucas “en a parlé à sa maman qui a bien réagi en appelant la CPE, le principal” : “En rentrant de l’école, il se plaignait de ce qu’il vivait encore et encore. Sa maman a appelé au secours à plusieurs reprises. Le milieu scolaire, où il passait les trois-quarts de son temps, n’a pas réagi comme il fallait”.
La maman de Lucas, dévastée, a écrit une lettre déchirante qu’une amie a lue sur l’antenne de BFMTV. “Lucas, notre petit homme est une victime de plus, une victime de trop. Combien de marches blanches, combien d’enfants en souffrance et de familles cruellement touchées et de frères et sœurs amputés faudra-t-il encore pour que des actions concrètes soient enfin mises en place dans les lieux où chaque enfant a le droit à une scolarité sans harcèlement”, commence la maman du collégien. Bouleversée après le suicide de son fils, elle veut lutter pour qu’aucun autre parent ne vive cela : “Laissez-moi du temps pour trouver les mots et la force nécessaire pour m’exprimer. Je peux vous assurer que le jour où je serai prête, je ne vous lâcherai plus, je consacrerai ma vie à continuer le combat de Lucas”.
“Lucas était entier” et “assumait pleinement sa sexualité”, témoignant d’une “maturité surprenante pour son jeune âge”, a confié l’amie le décrivant comme “très sociable, entouré, aimé”. “Sa maman va consacrer sa vie entière à continuer le combat de Lucas, elle lâchera rien. Elle ira jusqu’au bout”, a-t-elle précisé. Une enquête pour harcèlement sur mineur de moins de 15 ans a été ouverte après le suicide de Lucas,, a annoncé le parquet d’Épinal. Ses proches ont dénoncé dans leurs auditions “des faits de harcèlement commis par des élèves de son collège, en raison de son homosexualité, depuis plusieurs mois”, a précisé le procureur de la République, Frédéric Nahon, dans un communiqué. La famille de Lucas réfléchit à porter plainte, mais après son enterrement, qui aura lieu samedi 14 janvier.