Les 350 salariés de la clinique mutualiste du Médoc, à Lesparre-Médoc (Gironde), restent sous le choc ce mercredi. Mardi, le personnel soignant des urgences de cette clinique, a essuyé un véritable déchaînement de violence de la part d’un individu admis dans l’établissement dans la matinée.Le parquet de Bordeaux indique à 20 Minutes que le mis en cause, âgé de 42 ans, « s’est montré rapidement agité. » « A l’occasion d’un examen, il s’est emparé d’une barre de fer et a commencé à frapper les soignants. Cinq victimes ont été identifiées. » L’intéressé a été hospitalisé d’office en unité psychiatrique, à l’hôpital Charles Perrens de Bordeaux. « Les auditions et les investigations sont en cours. »« Il a jeté le brancard sur le scanner puis récupéré un pied à perfusion »Contacté par 20 Minutes, le directeur général de la clinique de la mutualité, Yann Pilatre, raconte la scène. « Ce patient présentait un trouble du comportement, il a été amené aux urgences par ses collègues, et au moment de passer un scanner il a disjoncté. Il a jeté le brancard sur le scanner puis il a récupéré un pied à perfusion et a regagné le couloir des urgences pour agresser le médecin-urgentiste. Il lui a ouvert le crâne et fracturé la main. Il a agressé trois autres soignants, qui souffrent de nez fracturé ou enfoncement du thorax, et une patiente à qui il a ouvert le front. » L’individu, décrit comme « une véritable force de la nature », était « dans un état de violence maximum. »« Heureusement, poursuit le directeur de l’établissement, une voiture de gendarmerie passait par là, et les gendarmes ont pu intervenir dans les minutes qui ont suivi et maîtrisé le forcené. » Des cellules de soutien psychologique ont été mises en place, « pour prendre en charge le personnel très choqué » et du personnel a dû être rappelé « pour stabiliser les urgences dans la nuit de mardi à mercredi. »« Projet de sécurisation »Ce mercredi, « la situation reste très tendue dans le service » indique Yann Pilatre, avec des mouvements de grève qui se sont déclenchés pour réclamer notamment davantage de sécurité. « Cet événement reste exceptionnel, mais intervient alors que le personnel soignant traverse une période difficile. Pour répondre à sa demande, un vigile a été dépêché sur place ce mercredi, mais nous allons surtout monter un projet de sécurisation plus important de l’établissement, avec des formations ou encore des caméras de surveillance. »Le directeur de la clinique explique que « deux autres cas de violence » ont été recensés au sein de son établissement récemment, et que « la situation en matière de violence verbale et physique s’est très nettement dégradée depuis le Covid-19 et les confinements. »SantéMoselle : Les urgences de Saint-Avold fermées la nuit, les soignants en arrêt maladieParisPontoise : « 90 % » des soignants des urgences en arrêt maladie ce lundi