Les inspecteurs du travail ne se sont pas déplacés pour rien. Vendredi, un contrôle inopiné a été réalisé sur le chantier d’un restaurant asiatique qui doit bientôt ouvrir ses portes dans la zone commerciale de Langueux près de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor). Sur place, les services de l’inspection du travail, accompagnés pour l’occasion d’agents des finances publiques et de policiers, ont constaté la présence de dix travailleurs de nationalité chinoise, neuf d’entre eux étant salariés d’une entreprise basée en région parisienne. Le dernier était, quant à lui, en situation de travail dissimulé et dépourvu d’autorisation de travail.En menant les interrogatoires, les inspecteurs ont surtout découvert que les dix ouvriers dormaient sur le lieu du chantier. « Neuf couchages sont situés dans cinq pièces distinctes et un dans une future chambre froide », détaille dans un arrêté pris par le préfet des Côtes-d’Armor la direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités.Un risque majeur d’incendie, d’électrisation et de chutePour les ouvriers chinois, les conditions d’hébergement étaient pour le moins précaires puisque aucune des pièces ne disposait de système d’aération et de chauffage ou de fenêtre. L’hygiène des lieux laissait également à désirer et aucune séparation n’avait été marquée entre les lieux de couchage et le chantier lui-même.Dans la foulée du contrôle, le préfet des Côtes-d’Armor a aussitôt pris un arrêté pour mettre fin à la situation et ordonné le relogement des ouvriers dans des gîtes ou des hôtels. Stéphane Rouvé justifie sa décision par les dangers qui pesaient sur « l’intégrité physique et psychologique » des ouvriers, pointant notamment « un risque majeur d’incendie et d’électrisation », « un risque majeur de chute de hauteur » et « un risque d’hypothermie en cas de grand froid. »Faits diversGironde : Décès d’un ouvrier après une chute de vingt mètres à la verrerie Owens-IllinoisJusticeSeine-Maritime : Un employé paralysé après un accident du travail, son entreprise condamnée