Carine est coiffeuse… mais aussi entremetteuse ! Elle met en contact, avec succès, des clients célibataires qui cherchent l’âme sœur.
Lorsque Carine Lopes, dévastée, se sépare de son mari en 2015, elle cherche dans sa mémoire à quelle joie de sa vie elle pourrait bien se raccrocher.Et elle se souvient : “Trois ans plus tôt, j’avais organisé la rencontre de Marielle et Thierry, deux clients de mon salon, qui me répétaient sans arrêt qu’ils me devaient leur bonheur.” D’un tempérament altruiste, Carine propose alors à ses clients célibataires de remplir une fiche de profil qui lui permettrait de les mettre en relation !
“Je les écoute, et je cerne leurs personnalités parce qu’ils ont parfois du mal à se décrire, aidée par mes trois années de psycho faites en parallèle de mes études de coiffure. Comme bon nombre d’entre eux, j’ai fait les frais des « applis de rencontres ».” C’est en effet là que son ex-mari passait son temps en trichant sur son profil. En tout cas, l’idée de Carine marche ! Au bout de quelques mois, elle élargit l’idée aux non-clients, à condition de venir la rencontrer en personne dans son salon de Seine-et-Marne (notamment via son site lesalon-larencontre-autrement.fr).
“J’ai maintenant dans mes fichiers plus de 3 000 célibataires”
Le succès est immédiat. Carine s’en étonne encore : “La première année, à 300 fiches, ma mémoire me suffisait à avoir des idées de matchs !Mais avec la médiatisation dans plusieurs reportages télé, puis mon livre, j’ai maintenant dans mes fichiers plus de 3 000 célibataires !” Heureusement, ça peut continuer à faire tilt. “Mais je n’envoie pas de photo en amont, parce qu’un être est un tout à désirer et à aimer, la rencontre une alchimie”, précise-t-elle.
Depuis six ans, la fée de l’amour s’est mise à organiser des événements dans des lieux romantiques, avec un dress-code élégant et une parité hommes-femmes à laquelle elle veille. “Je respecte aussi l’équilibre des âges et privilégie la proximité en me limitant à Paris et la région parisienne. Inutile de rencontrer quelqu’un avec qui la distance pourrait compliquer l’histoire.”
Elle a aussi trouvé l’amour, mais pas via sa mission. “Ce ne serait pas déontologique !”
Le tarif ? Juste celui de la dépense qu’engendre un événement. “Je ne gagne rien. Ma seule récompense, c’est d’avoir formé des centaines de couples. Aujourd’hui, par reconnaissance, certains font partie de mon staff lors des soirées”, sourit-elle avec une joie d’adolescente qui ne dit rien de ses 60 ans.
Il faut dire qu’elle-même a rencontré l’amour ! Un irréductible du célibat, sans enfant, a su apprivoiser la femme blessée rendue méfiante, et réciproquement. Mais pas par le biais de sa mission matrimoniale… “Ce ne serait pas déontologique ! s’exclame-t-elle. Au début, la difficulté pour lui était de me savoir évoluer au milieu de tant d’hommes, par définition célibataires. Maintenant, c’est lui qui a des idées de matchs !”Quand on demande à Carine ce qui la chagrine, la réplique fuse : “Qu’on ne me tienne pas au courant ! J’apprends parfois des années après que les gens que j’ai présentés sont ensemble…” Le bonheur ne fait pas de bruit.