Interviewé dans le cadre de la sortie de son ouvrage “Bouleversements”, François Hollande a exprimé la difficulté de l’exercice du pouvoir, notamment lorsque les critiques viennent de son camp.
Dans le cadre d’une interview accordée au média en ligne “Télépro”, l’ancien président de la République François Hollande est revenu sur son mandat et notamment sur les critiques qu’il avait pu recevoir à cette époque. Et s’il conçoit la caricature venant de ses opposants politiques, le plus difficile à vivre est venu de “ses propres amis”.
“Quand on met en difficulté le chef, on s’affaiblit soi-même”
“La caricature, les surnoms, tout ça fait partie de la vie politique et ce qui est la liberté d’expression”, a commencé par expliquer François Hollande. “Ce dont je pouvais souffrir, c’est que ça vienne de mes propres amis. Parce que c’est absurde, quand on met en difficulté le chef, le leader d’un parti, ou a fortiori le chef de l’Etat, on s’affaiblit soi-même.” a-t-il estimé. Pour lui, il s’agit “d’une fronde absurde”, surtout quand elle est utilisée par des responsables politiques. “Cette espèce de dévalorisation de la politique vient déjà de ce que vous avez décrit, les réseaux sociaux, les caricatures qui sortent dans la presse, la presse people, a renchéri l’ancien chef de l’Etat, quand ce sont en plus des responsables politiques qui les utilisent à leur détriment, j’ai trouvé que c’était ce qu’on appelle ‘une fronde absurde'”.
François Hollande l’a bien compris, pour être président de la République “il faut une carapace, mais il ne faut pas que ça vous empêche de marcher. de courir, d’avancer, sinon on est complètement figé” a-t-il expliqué. A la remarque du journaliste, sur le nombre de coups reçus à cette fonction, l’époux de Julie Gayet a répliqué que “personne ne vous oblige à faire de la politique, a fortiori à être candidat à la présidence de la République. On ne m’a pas conduit de force, j’y suis allé de mon propre gré” a-t-il conclu.
De “président normal” à la “vie normale”
Interrogé également sur son retour à la “vie normale” à la fin de son mandat, François Hollande a une nouvelle fois fait preuve d’une grande transparence dans sa réponse. Lui qui avait souhaité être un “président normal” en rupture avec son prédécesseur Nicolas Sarkozy a dû forcément faire face à un immense silence quand il a quitté l’Elysée. “Ce n’est jamais simple de passer à un rythme élevé d’activités aux pages blanches d’un agenda à remplir, a-t-il expliqué. Mais c’est une rupture à laquelle j’étais préparé. On se retrouve seul mais avec une grande liberté.”
A présent qu’il n’est plus au pouvoir ni en responsabilité politique, François Hollande a expliqué qu’il pouvait aller et venir, bien que pas vraiment incognito “mais c’est toujours agréable quand les gens viennent vous voir pour vous saluer et prendre un selfie avec vous. Ceux qui ne m’apprécient pas ne me demandent rien du tout et ce n’est pas un problème.” a-t-il estimé sans se départir de son humour, lui qui a vu dans cette pluie incessante lors de ses apparitions publiques “un symbole : ça montrait que quoi qu’il se passe j’étais toujours là.”