Ensemble depuis dix ans, Annalisa Barbier pensait tout connaitre sur son compagnon et sur ses projets pour leur avenir. Cependant, affirmant son désir de maternité, la jeune femme a découvert que son conjoint, lui, n’en avait nullement envie.
C’est une discussion inéluctable pour un couple : l’avenir. Se marier, vivre ensemble, fonder une famille, changer de ville voire de pays… Autant de projets sur lesquels échanger afin d’être certains de désirer la même chose.
Annalisa Barbier, en couple depuis dix ans, pensait être, sur ces points, en harmonie avec son partenaire. Achat d’une maison, emplois stables et plaisants, il ne restait à la jeune femme qu’un souhait : fonder une famille.
Des projets de vie différents
« Mon petit-ami et moi sommes dans notre trentaine » expliquait Annalisa au journal The Guardian. « Nous nous aimons profondément » soulignait-elle. Satisfaits de leurs situations professionnelles, le couple avait, il y a quelques années, acheté ensemble une maison. Une maison dans laquelle Annalisa se voyait bien fonder une famille lorsque le moment serait venu. « Nous avons vaguement parlé d’avoir des enfants au fil des ans et nous avons toujours convenu que nous le voulions dans l’avenir » indiquait-elle. Mais quand elle aborde à nouveau le sujet il y a un an, la conversation prend un tout autre tournant.
Un monde trop déprimant
« Je parle plus souvent de mon désir d’enfant. Il y a un an, j’ai dit que je voulais commencer à essayer mais il a continué à mettre fin aux conversations en disant que ce n’était pas le moment » déclarait-elle. A force d’interroger son conjoint, Annalisa finit par obtenir une réponse, mais loin d’être celle qu’elle espérait. « Il dit qu’il ne veut pas d’enfants car il trouve l’état du monde trop déprimant » notait-elle. Désarmée, Annalisa ne sait comment faire pour le convaincre.
Une question de point de vue
« Je ne sais pas quoi faire. Je comprends son point de vue mais je suis plus optimiste et je pense que la vie est ce que vous en faites » affirmait-elle. Voulant « désespérément » un enfant, et n’arrivant guère à penser à autre chose, Annalisa s’interrogeait sur le futur de leur relation. « Je ne veux pas vivre sans lui mais je ne sais pas comment avoir une conversation avec lui sans avoir l’air de le forcer à changer d’avis » s’interrogeait-elle. Perdue, Annalisa sollicitait le psychothérapeute de la publication, John Cavanagh, pour quelques conseils sur sa situation.
Une conversation trop musclée
« Je me demande si ce que vous voulez vraiment, ce sont des conseils pour convaincre votre petit-ami et je ne peux pas faire ça » notait-il. Selon lui, brusqué par le désir important d’Annalisa, son petit-ami se serait senti obligé de prendre une position ferme et définitive rapidement pour que la conversation s’arrête. « Vous dites que dans le passé, votre petit-ami a senti que vous essayiez de le « forcer à changer d’avis et à faire quelque chose qu’il ne veut pas » indiquait-il. « Des conversations propices ne se produisent pas avec des tactiques aussi musclées » insistait-il. Selon lui, le sujet de l’état du monde fait partie des sujets les plus récurrents en consultation, servant de raison au non-désir d’enfants.
Rester ou quitter son partenaire
Poursuivant son analyse, John Cavanagh interrogeait Annalisa sur sa capacité à demeurer dans une relation significative si elle ne devenait pas mère ou si les signes de ressentiment viendraient à prendre le dessus sur les sentiments. « Nous avons été conditionnés à penser qu’on ne quitte un relation que si elle ne fonctionne pas. Mais si vous voulez tous les deux des choses radicalement différentes, c’est une forme de non-fonctionnement » commentait-il. Suggérant au couple quelques séances de thérapie, il s’interrogeait également sur le possible sentiment de son petit-ami de ne pas se sentir « en mesure de protéger un enfant dans un monde si incertain où lui-même ne se sent pas en sécurité ». Des sentiments valables de part et d’autre qu’il invitait à creuser en analyse.