Jean-Paul Leconte, surnommé le tueur de la Somme, a été condamné à deux peines de prison à perpétuité. En 2002, en l’espace de quelques semaines, il a tué deux jeunes femmes.
En 2002, la Somme a été le théâtre de deux meurtres ignobles. Elodie Kulik, une banquière de 24 ans, a été assassinée dans la nuit du 10 au 11 janvier près de Péronne. Le 10 juillet, le corps de Patricia Leclerc a été retrouvé au bout d’un chemin vicinal. La jeune fille d’alors 19 ans avait été agressée et tuée deux jours plus tôt alors qu’elle rentrait à vélo vers 23 heures de son travail au McDonald’s d’Albert. Les policiers l’ont retrouvée avec le pantalon tiré sur le bas des jambes mais l’autopsie n’avait pas pu déterminer si la jeune fille avait été violée. Le 21 août, Christelle Dubuisson, 18 ans, a été égorgé à Villers-Bretonneux, entre Amiens et Albert. Sur les vêtements de Patricia Leclerc, la police est parvenue à isoler un ADN. C’était celui de Jean-Paul Leconte, alors âgé de 36 ans.
Jean-Paul Leconte avait déjà été condamné par la justice pour viol et agression sexuelle, pour coups et blessures volontaires et vols à main armée. Chômeur et célibataire, il a été incarcéré pendant dix ans avant d’être libéré. Arrêté en novembre 2002, Jean-Paul Leconte a été inculpé du viol et du meurtre de ces deux jeunes femmes mais pas d’Elodie Kulik, puisqu’il était en prison lorsqu’elle a été tuée. Le 31 janvier 2005, Jean-Paul Leconte a été jugé devant la Cour d’assises de la Somme pour le meurtre de Patricia Leclercq puis a été condamné le 5 février 2005, à la réclusion criminelle à perpétuité avec une peine de sûreté de 22 ans, pour meurtre et tentative de viol. S’il a toujours nié avoir tué la jeune femme, il a reconnu son crime en 2007.
Durant le procès en appel à Beauvais, Jean-Paul Leconte a avoué une partie des faits concernant Patricia Leclerc. “Ce soir-là, j’avais acheté des bières et de la tequila, relatait-il au tribunal. Je suis allé à différentes fêtes locales, puis j’ai décidé de rentrer en voiture chez moi, à Meaultes. Vers 23 heures, j’ai remarqué une jeune femme à vélo. Je l’ai doublée, puis je me suis arrêté plus loin près d’une stèle.” Il a raconté avoir bloqué son vélo et l’avoir fait tomber au sol. “Je ne sais pas ce qui m’a pris, je l’ai portée et mise à l’avant de la voiture. J’ai jeté le vélo dans le bas-côté et j’ai démarré pour voir si c’était possible de faire des attouchements”, ajoutait-il.
“J’en ai profité un peu. J’ai soulevé son pull, caressé sa poitrine, déboutonné son pantalon… Je me suis masturbé”, avouait Jean-Paul Leconte au tribunal. Et de décrire comment il était passé à l’acte. “J’ai paniqué, imaginant une nouvelle incarcération. J’ai sorti la jeune femme dehors et j’ai attrapé son cou à deux mains, serrant fort. Je l’ai étranglée”, racontait-il lors de son procès en appel. En novembre 2009, Jean-Paul Leconte a été jugé pour le meurtre de Christelle Dubuisson. Comme pour celui de Patricia Leclercq, il a été condamné à une peine de prison à perpétuité, sans peine de sûreté.