Cela fait déjà 5 ans que Jonathann Daval a assassiné sa femme, Alexa, et a menti à la France entière durant des mois. Aujourd’hui, sa mère, Martine Henry, a décidé de raconter son histoire au travers d’un livre poignant, et s’exprime dans les médias.
C’est au Journal du dimanche que Martine Henry, maman de Jonathann Daval, s’est livrée ce dimanche 13 novembre. La mère de l’assassin a décidé de publier un livre afin de raconter son cauchemar et d’en dire plus sur son fils, qu’elle ne qualifie pas comme un “monstre”, mais comme quelqu’un qui a connu un acte “monstrueux”. C’est donc ce jeudi 17 novembre que paraîtra son livre choc, 5 ans après le drame, à quelques semaines près.
La mère meurtrie a expliqué pourquoi elle a voulu se livrer à cœur ouvert : “Depuis la nuit du 28 au 29 octobre 2017, c’est comme si tout était un cauchemar éveillé. Comme si plus rien ne m’appartenait. La famille d’Alexia s’est exprimée et c’est bien normal. J’ai envie de parler à mon tour. De montrer que la réalité est toujours plus compliquée”, a-t-elle déclaré.
Martine Henry “Il côtoie des tueurs en série”
Un peu plus loin au cours de l’échange avec le Journal du Dimanche, Martine Henry en vient à parler des conditions de détention de son fils et de son quotidien en prison : “Il nous a fallu du temps pour obtenir un permis de visite. Au début, Jonhattan, a passé quatre mois sans voir personne. ‘Il se laisse mourir’ nous disaient ses avocats. Quand on l’a enfin revu, en avril 2018, il ne pesait plus que 30 kilos. Après ce premier parloir, les surveillants ont demandé si on comptait revenir. On les a regardés avec des yeux ronds. Aujourd’hui encore, mon mari et moi allons le voir un week-end sur deux.”, confie-t-elle avant de plus en dire sur les habitudes prises par son fils en prison : “Maintenant, il travaille et fait beaucoup de sport. Il est à la prison d’Ensisheim (Bas-Rhin) où il côtoie par exemple les tueurs en série Guy George et Francis Heaulme. Cela me semble incroyable. Mais aujourd’hui je n’ai plus les mêmes frontières, il y a l’homme et l’acte” explique-t-elle.
Et lorsque le journaliste lui demande si elle “pense à sa sortie de prison ?”, celle-ci lui répond : “C’est trop tôt, on ne se projette pas. Ni Jonathann qui n’a jamais demandé à ses avocats à quelle peine il risquait d’être condamné, ni moi. Une chose est sûre, il faudra qu’il change de région”, avoue-t-elle.
Martine Henry “Je l’ai empêché de dire la vérité”
Un peu plus tard dans l’interview, Martine Henry avoue qu’elle culpabilise, et explique même qu’elle a nié l’évidence : “Avec le recul, je pense que je l’ai empêché de dire la vérité. Après la mort d’Alexia et avant que Jonathann ne soit incarcéré, je venais déjeuner avec lui quasiment tous les jours. Lui regardait la télé, moi je lisais. Il ne parlait pas. Quand je lui posais des questions, il se mettait à pleurer. Il avait essayé de me dire ‘Je suis le mari, donc le premier suspect, il faut t’attendre à ce que je sois placé en garde à vue.’ Moi je le coupais, je répondais que non, ça n’était pas possible“, a-t-elle expliqué.
La mère du meurtrier s’est alors exprimée sur son sentiment de culpabilité : “Après un tel drame, on revoit tout ce qu’il s’est passé depuis l’enfance et on se remet en question. […] On ne saura jamais, je crois.”