Par M. D.
Agnès Buzyn était invitée dans C à vous sur France 5 ce jeudi 27 octobre. L’ancienne ministre de la Santé est notamment revenue sur son départ du gouvernement en 2020. Un moment encore très difficile à digérer. Elle n’est d’ailleurs pas parvenu à retenir ses larmes sur le plateau de l’émission.
Une blessure encore profonde. Ce jeudi 27 octobre, Agnès Buzyn était invitée dans C à vous pour défendre sa gestion l’épidémie de Covid-19, alors qu’elle était ministre de la Santé. Sur le plateau de l’émission de France 5, elle a notamment évoqué son départ du gouvernement en février 2020 pour remplacer au pied levé Benjamin Griveaux, évincé après la divulgation de vidéos d’ordre privé. Une démission qui lui reste d’ailleurs en travers de la gorge.
En effet, les équipes de C à vous ont diffusé les images de la passation de pouvoir entre Agnès Buzyn et Olivier Véran le 17 février 2020 au ministère de la Santé. Ce jour-là, l’ancienne ministre a donc annoncé, en pleine crise du Covid-19, qu’elle se lançait à la conquête de la mairie de Paris. Mais cette séquence est visiblement toujours difficile à regarder pour Agnès Buzyn, qui n’a pas pu contenir ses larmes lors de la diffusion de celle-ci. Elle a également ajouté que l’affaire Griveaux et ce départ du gouvernement avait “mis un peu (s)a vie en l’air”.
Agnès Buzyn : “je ne peux plus me promener seule”
Mise en examen pour sa gestion des premières semaines de l’épidémie de Covid-19, Agnès Buzyn a également confié que “le rand regret de (s)a vie, c’est de ne pas avoir géré cette crise”. “Au départ, l’idée était que je fasse comme Édouard Philippe au Havre et Gérald Darmanin” à Tourcoing, qui étaient alors les maires de ces villes, tout en étant membres du gouvernement. L’ancienne ministre a ainsi expliqué avoir demandé à rester au ministère de la Santé si elle se lançait dans la campagne. “L’arbitrage n’a visiblement pas été le même pour” elle, a-t-elle déploré sur France 5. Et depuis sa défaite cuisante lors de l’élection, Agnès Buzyn se montre beaucoup plus discrète.
En septembre dernier, elle a tout de même été nommé conseillère maître à la Cour des comptes. Malgré un poste moins médiatisé, Agnès Buzyn a confié qu’elle était toujours la cible de menaces. “J’ai encore reçu avant-hier un courrier recommandé d’insultes, de menaces … Je ne peux plus me promener seule dans la rue”, a-t-elle affirmé, avant d’ajouter : “Pour quelqu’un qui a donné sa vie au service public, à l’hôpital public, qui a dédié sa vie à sauver des gens… Oui, ça, c’est très dur.”
Agnès Buzyn : “tout le monde me disait que j’étais folle”
Dans un journal de bord qu’Agnès Buzyn tenait lors de pandémie et auquel a eu accès Le Monde, l’ancienne ministre de la Santé assure avoir alerté l’exécutif dès l’apparition du Covid-19 en Chine, mais qu’elle n’a pas été entendue. “Bien sûr, c’est facile de dire après ‘j’avais tout vu’. Ce qui est certain, c’est que j’avais un pressentiment, et tout le monde me disait que j’étais folle“, écrit-elle ainsi dans ce journal. “Non seulement j’avais vu, mais prévenu” mais “je n’avais pas l’impression d’être entendue”, raconte Agnès Buzyn qui “n’arrivai(t) pas à avoir de rendez-vous” avec le président de la République, jusqu’à un entretien téléphonique le 8 février. “J’ai été, de très loin en Europe, la ministre la plus alerte. Mais tout le monde s’en foutait”, assure-t-elle.