La vengeance individuelle lui vaut une garde à vue. Un père de famille suspecté d’avoir, avec trois amis, tabassé un mineur isolé de 16 ans accusé d’avoir sexuellement agressé sa fille de six ans a été interpellé avec eux, jeudi matin à Roanne (Loire).Les coups portés avec un câble électrique ont valu dix jours d’ITT au jeune homme qui se trouve en détention provisoire depuis sa mise en examen pour agressions sexuelles aggravées sur mineure de moins de 15 ans, après les faits survenus la semaine dernière. Le mineur nie toute agression sexuelle et a déposé plainte mercredi contre ses agresseurs.La mère a surpris l’adolescent dans la chambre de sa filleLe parquet de Roanne a ouvert une enquête pour « violences en réunion avec arme par destination », parallèlement à celle concernant l’agression sexuelle, précise-t-on de même source. Le mineur, originaire de Guinée, avait été recueilli en septembre par les services du conseil départemental de la Loire et placé en appartement par l’association La Sauvegarde, avec un suivi quotidien d’éducateurs spécialisés.La mère de la fillette assure l’avoir surpris chez eux, dans la nuit de jeudi à vendredi et l’accuse d’avoir agressé l’enfant qui dormait dans sa chambre avant de prendre la fuite. Le père avait déposé plainte et mis en place une surveillance avec des amis. La nuit suivante, le mineur qui réside à moins d’une centaine de mètres de la maison a été reconnu par un voisin alors qu’il marchait dans le voisinage.Les quatre hommes interpellés tous déjà connus de la justiceSelon le parquet de Roanne, les quatre hommes en garde à vue sont « tous connus de la justice, avec des casiers judiciaires très chargés pour certains, notamment pour trafic de stupéfiants ».Le père de la fillette a été « condamné en octobre 2014 à quatre ans de prison, dont un an avec sursis », assorti de trois ans de mise à l’épreuve pendant trois ans pour le braquage, en décembre 2012, d’un bar-tabac de Roanne avec trois complices dont il n’a jamais révélé le nom. Il avait également été condamné à une interdiction de paraître à Roanne et à une interdiction de porter une arme pendant cinq ans.« Je suis devenu fou […] j’ai réussi à lui sauter dessus et à le rattraper, des coups ont été portés », a reconnu le père sur RMC. « Je n’aurais pas dû le faire mais je ne regrette en aucun cas », a-t-il dit sur BFM TV. Ses propos ont fait bondir le procureur de Roanne Abdelkrim Grini : « En France, rien ne justifie la violence et on ne se fait pas justice soi-même. Quand bien même le mis en cause aurait commis les faits, cela ne donnait pas le droit au père d’agir ainsi », a-t-il dit, suscitant des cascades de réactions.SociétéRoanne : « L’Etat de droit doit primer », estime Véran au sujet du père de famille qui a tabassé l’agresseur de sa filleJusticeRoanne : Le père qui a tabassé l’agresseur mineur de sa fille poursuivi pour « violences aggravées »