Trente et une personnes, soupçonnées d’appartenir à une filière criminelle facilitant les vols de voitures pour un préjudice d’au moins 2,7 millions d’euros, ont été interpellées lundi dans toute la France, a appris l’AFP vendredi auprès de la gendarmerie et de source judiciaire.L’opération, qui a mobilisé plus de 200 gendarmes à Paris, Marseille, Lyon et Lille, a permis de démanteler une organisation qui avait mis à disposition auprès de « plus de 200 » voleurs de véhicules « une solution numérique permettant de les dérober sans effraction », a ajouté la gendarmerie dans un communiqué.Ce vaste coup de filet a été mené au terme d’une enquête ouverte en mars 2020 et confiée au Commandement de la gendarmerie dans le cyberespace (ComCyberGend) par la section cybercriminalité de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco) à Paris.Le préjudice est estimé à 2,7 millions d’euros entre décembre 2020 et septembre 2021, selon une source judiciaire. La suite des investigations, qui s’intéressent à des faits commis depuis janvier 2019, permettra d’affiner cette estimation.Réseau européenLe réseau, qui comptait dans ses rangs un Espagnol et un Lituanien, agissait à l’échelle européenne et s’appuyait sur une dizaine de revendeurs. Les voleurs, experts en piratage informatique des voitures, achetaient à l’organisation des tablettes, des logiciels et des connectiques leur permettant de « dupliquer des clés de véhicules mais également de programmer des clés vierges sans avoir l’original » et de « modifier les systèmes embarqués équipant de nombreux véhicules », selon la gendarmerie.Ces kits numériques étaient vendus sur un site Internet, hébergé au sein de plusieurs sociétés basées en France, qui a enregistré plus de 53.000 connexions « pouvant correspondre à autant de vols ou tentatives de reprogrammation de clés ».Les perquisitions ont permis la saisie de plus d’un million d’euros en avoirs criminels, de dizaines de clefs de véhicules vierges de toutes marques, ainsi que des matériels informatiques.Treize suspects en garde à vueSur les treize suspects placés en garde à vue à Paris, neuf sont présentés vendredi à un juge en vue de leur mise en examen dans le cadre d’une information judiciaire ouverte vendredi notamment pour « offre, cession et mise à disposition d’équipements pour commettre une atteinte à un système de traitement automatisé de données et vol en bande organisée », selon la source judiciaire.Les auditions des autres interpellés ont eu lieu à Lyon, Montpellier, Lille, Douai, Boulogne-sur-Mer, Marseille, Bobigny et Grenoble. L’AFP n’avait pas, à ce stade, connaissance des poursuites judiciaires à leur encontre.Faits diversParis : Un homme tué après un refus d’obtempérer, deux policiers placés en garde à vueJusticeMontpellier : Vingt ans de prison pour avoir tué son épouse après 54 ans de mariage