Deux quinquagénaires suspectés d’avoir pillé des objets de la Première Guerre mondiale, dont des armes et des plaques de soldats, sur des sites de champs de bataille près de Colmar (Haut-Rhin), ont été placés mardi en garde à vue. Ce sont les enquêteurs de l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) et les gendarmes de Colmar qui les ont interpellés.. L’enquête, ouverte par le parquet de Colmar, concerne des fouilles archéologiques sans autorisation, destruction, dégradation, détérioration du patrimoine archéologique, vol de biens archéologiques, détention sans autorisation d’armes et mise en danger de la vie d’autrui…Lors des perquisitions aux domiciles des deux hommes, un véritable arsenal a été découvert, soit 20 kg de cartouches, 22 obus, plusieurs dizaines de douilles d’obus, neuf fusils et pistolets, des masques à gaz et des baïonnettes. Les enquêteurs ont aussi mis la main sur douze grenades, dont trois « potentiellement dangereuses » ayant nécessité l’intervention de démineurs.« Des collectionneurs passionnés »« On a aussi retrouvé des plaques d’identification de soldats », a indiqué le colonel Hubert Percie du Sert, chef de l’OCBC.Elles seront exploitées par la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) de la région Grand-Est, qui a participé à l’enquête, afin de retrouver les familles. D’autres objets de la vie quotidienne (gamelles, bouteilles, bidons, gourdes, vaisselle) ont également été saisis. « Ces pillages constituent une perte colossale pour notre identité culturelle », a souligné le colonel Hubert Percie du Sert Les deux hommes sont des « collectionneurs passionnés » mais « on ne peut pas fouiller sans autorisation, surtout des sites de champs de bataille », a-t-il poursuivi.Selon le Code du patrimoine, « nul ne peut utiliser du matériel permettant la détection d’objets métalliques, à l’effet de recherches de monuments et d’objets pouvant intéresser la préhistoire, l’histoire, l’art ou l’archéologie, sans avoir, au préalable, obtenu une autorisation administrative ». La destruction, la dégradation ou la détérioration du patrimoine archéologique est punie de sept ans d’emprisonnement et 100.000 euros d’amende, selon le Code pénal.Société« Les pilleurs volent notre mémoire collective »… Sur la trace des détectoristes qui ravagent les sites archéologiquesSociétéBretagne : Ils chassent les épaves et répertorient leurs positions sur des cartes