Devenu roi d’Angleterre après la mort de sa mère, Charles III fait face à un défi de taille : celui d’unir le Commonwealth. Mais le souverain pourrait décider de se séparer d’un des plus grands territoires, l’Australie.
- Le roi Charles III va devoir unir le Commonwealth
- Après la mort d’Elizabeth II, plusieurs pays ont annoncé vouloir devenir des républiques
- Le souverain pourrait renoncer à l’Australie
Ce sera sûrement l’un des grands défis de son règne. En succédant à Elizabeth II, Charles III a hérité du trône britannique et va devoir s’atteler à garder le Commonwealth uni. Mais plusieurs voix s’élèvent depuis des semaines contre la domination du monarque, à l’image de Paul Keating. Pour l’ancien ministre australien, le nouveau roi d’Angleterre pourrait renoncer à sa revendication sur l’Australie. Selon lui d’ailleurs, cette idée cheminerait dans les esprits des membres de la Couronne depuis déjà de longues années et Elizabeth II espérait que l’Australie voterait pour devenir une République lors du référendum mis en place en 1999 : “Je pense que la famille royale aurait été heureuse que le référendum passe pour être honnête”.
“Je ne serais pas du tout surpris si le roi Charles III, le roi d’Australie, ne se porte volontaire pour renoncer à sa revendication sur l’Australie”, a-t-il déclaré lors d’une conférence diffusée en ligne. Paul Keating a mené une bataille pour que l’Australie devienne une république alors qu’il était Premier ministre de 1991 à 1996. “Regardez les Français. Les Français avaient une révolution pour leur république. Les Américains ont fait une révolution pour leur république, a-t-il poursuivi. Nous ne pouvions même pas reprendre notre pays à Elizabeth II, qui n’en voulait pas. Nous ne pouvions pas prendre le titre de république, même si la monarque aurait été heureuse de nous le donner.” Selon lui, un monarque basé à l’autre bout du monde ne peut pas représenter correctement les Australiens.
“Qui, sain d’esprit, pourrait croire que le monarque de Grande-Bretagne pourrait représenter ici nos aspirations ?, a-t-il demandé. Nous occupons l’une des masses terrestres les plus anciennes, l’un des continents les plus anciens de la Terre, peut-être les peuples les plus anciens de la Terre, c’est tellement pathétique. Charles III, roi d’Australie, est une aberration constitutionnelle.” L’ex-politique est devenu célèbre au Royaume-Uni lors de la visite d’Elizabeth II en Australie en février 1992. A l’époque, il avait non seulement prononcé un discours républicain devant elle, mais avait aussi enfreint le protocole royal en plaçant son bras autour de la monarque. Après la mort d’Elizabeth II, il lui avait rendu hommage à travers un communiqué.
“Avec son décès, son exemple de service public reste avec nous comme une leçon de dévouement à une mission de toute une vie dans ce qu’elle considérait comme la valeur de ce qui est à la fois durablement bon et juste”, écrivait Paul Keating. Depuis que Charles III a accédé au trône, plusieurs pays ont annoncé vouloir devenir des républiques. C’est notamment le cas d’Antigua-et-Barbuda ou de la Jamaïque, qui aspirent à suivre les pas de la Barbade, qui a quitté le Commonwealth il y a quelques mois. Avant de monter sur le trône, Charles III avait sillonné le Commonwealth et visité 45 des 56 États membres. En 2013, il affirmait que cette organisation était “dans (son) sang” et estimé dans un discours en 2010 qu’elle “encourage et célèbre la diversité culturelle”.