Un des agresseurs de Kehira Hamraoui est passé aux aveux. L’homme avoue avoir frappé la joueuse du PSG.
Il a été placé en garde à vue dans le cadre de l’agression de Kheira Hamraoui. Au bout de six heures face aux enquêteurs, Manzi N. âgé de 19 ans, connu pour des faits de petite délinquance, aurait avoué avoir donné des coups à la joueuse du PSG.“Bon, je préfère vous dire toute la vérité… Je suis fatigué, je veux être honnête… C’est bien moi qui portais la barre de fer et c’est bien moi qui ai frappé Kheira Hamraoui pendant que mon complice faisait semblant de tenir en respect Aminata Diallo. J’ai donné deux coups au niveau de la jambe”, déclare-t-il aux enquêteurs.
L’homme refuse néanmoins de donner l’identité de son complice. Il aurait lui-même “recruté” le chauffeur de la voiture, qui aurait trouvé deux de ses copains pour agresser la joueuse. Mais selon ses propos, Manzi N. n’aurait été qu’un maillon de la chaîne, sollicité par le “cinquième homme” de ce commando. “En fait, cette cinquième personne dont je ne souhaite pas vous fournir l’identité était en contact avec un individu qui s’est présenté comme un ami du cousin d’Aminata Diallo. Il voulait que l’on fasse semblant d’agresser Aminata Diallo et que l’on agresse Kheira Hamraoui”.
Le “cinquième homme” retrouvé
Mais pourquoi donc ce commando est-il passé à l’acte ? “Je crois que c’était pour un match. Aminata, elle voulait jouer mais elle n’avait pas été choisie donc il fallait blesser Kheira Hamraoui pour qu’elle ne puisse pas jouer.” Aminata Diallo qui nie les faits qui lui sont reprochés, a été mise en examen et relâchée. Ce ne sont pas les seules avancées de cette enquête. En effet, le lundi 26 septembre 2022, les enquêteurs ont interpellé, ce fameux “cinquième homme” : “Bobo D., originaire lui aussi de Villeneuve-Saint-Georges”, précisent nos confrères du Parisien. Placé en garde à vue, il a conservé le silence. Déféré ce mercredi 28 septembre 2022, devant la juge d’instruction, il a été mis en examen et écroué comme l’avait requis le parquet.
Mais qui est vraiment Bobo D. ? Est-ce vraiment un proche d’Aminata Diallo ? “Cette hypothèse, soulevée par les déclarations de Manzi N., se heurte toutefois à l’audition de Jonathan M., le chauffeur sollicité pour effectuer le trajet aller et retour entre le Val-de-Marne et Chatou ce 4 novembre”, écrit Le Parisien. Au cours de sa garde à vue, l’homme a expliqué : “J’ai entendu Manzi qui recevait un appel et qui disait : Comment ça, c’est pas bien fait ? J’ai donné un bon coup vers le genou, comment ça, elle peut encore marcher ? Normalement, elle ne pourra pas jouer le match de demain comme prévu et Diallo pourra prendre sa place. C’est à ce moment que j’ai compris qu’ils étaient allés taper une fille pour de l’argent”.
Des déclarations incriminant Aminata Diallo
Face aux enquêteurs, un autre mis en garde à vue déclare ne pas avoir été mis au courant de la gravité de ce qu’il s’apprêtait à faire : “J’ai dit à Manzi qu’il avait fait de la merde, que si j’avais su je ne l’aurais même pas accompagné, et qu’en plus il n’avait même pas honte de taper une fille”. Mais voilà qu’un autre complice remet en question cette version : “Dans la voiture, le petit (le surnom de Manzi N.) nous a expliqué l’objectif exact de la mission, et nous a dit qu’on était là pour le transport, au cas où la joueuse serait entourée de gardes du corps. Le petit nous a expliqué qu’il avait un ami qui était un proche de la joueuse, Aminata Diallo, et que c’était celui-ci qui l’avait contacté pour cette mission. Enfin, il me semble qu’elle s’appelle Aminata Diallo.”.
“Notre client a d’abord exprimé des remords sincères à l’égard de la victime”
Il poursuit son récit : “Le petit a reçu un appel de l’ami de la joueuse qui disait qu’elles étaient en train de descendre de la voiture et qu’il fallait y aller. Le petit et son pote (le cinquième homme du commando) ont alors mis une cagoule, puis c’est le petit qui a pris une barre de fer qu’ils avaient emmenés et ils sont sortis en direction des joueuses”.Depuis, Manzi N. et Jonathan M. sont en détention provisoire. “Notre client a d’abord exprimé des remords sincères à l’égard de la victime. Il s’est même engagé à l’indemniser dans la mesure de ses moyens. Nous regrettons toutefois une réaction judiciaire éloignée de ses repères habituels et redoutons une justice à deux vitesses, où la recherche de la vérité s’efface devant les pressions politiques et médiatiques”, expliquent les avocats de Manzi N., Mes Vincent de la Morandière et Pierre Bouget.