Dans les studios de RTL et dans sa famille, la nouvelle de la disparition de Gaya, le fils aîné de Gilbert Bécaud a été accueillie ce 28 septembre avec beaucoup d’émotion.
C’était le fils aîné de Gilbert Bécaud mais pas seulement : directeur de la création sur RTL depuis plus de 30 ans, Gilbert surnommé “Gaya” laisse un vide auprès de ses collaborateurs, de ses enfants et de ses proches. Seul héritier de Gilbert Bécaud père, sa disparition relance également la bataille qui avait déchiré la fratrie en 2001, quand “Monsieur 100 000 volts” avait tiré sa révérence à 74 ans, des suites d’un cancer du poumon.
“Une figure historique” s’en va
Disparu à l’âge de 69 ans, Gaya Bécaud a laissé une trace indélébile au sein de la radio où il officiait depuis 30 ans. Laurent Marsick, journaliste à l’antenne de RTL lui a rendu hommage sur son compte twitter ce matin. “Directeur de la création à RTL pendant plus de 30 ans, Gaya Bécaud nous a quittés, a-t-il tweeté, Fils aîné du grand Gilbert Bécaud. Gaya avait 69 ans. On lui doit des centaines de jingles et habillages antenne. Il a aussi accompagné les premiers pas de Laurent Gerra sur RTL”. De même, et par le même canal, l’ensemble des collaborateurs de la radio a tenu à exprimer son soutien à la famille et aux proches de cette “figure historique”, lequel aura laissé son empreinte sur l’audiovisuel français.
Directeur artistique de l’oeuvre de Gilbert Bécaud avec lequel il avait longtemps collaboré, seul héritier de son oeuvre musicale, il avait obtenu gain de cause dans la bataille judiciaire de la succession du chanteur en 2016 face à sa belle-mère Kitty. Frappé par un AVC qui l’avait affaibli, l’année qui a suivi le décès tragique de sa soeur Anne, dans l’incendie de sa maison, Gaya Bécaud n’était pas un fan d’hommages à son illustre père, peu à peu tombé dans l’oubli des nouvelles générations, Gaya en avait certes le monopole mais pas forcément l’envie, comme le regrettaient les fans et proches du chanteur. Quand un coffret trois CD recelant quelques titres rares du chanteur a été publié par Emily Bécaud, sa dernière fille qui avait également été sa régisseuse, Gaya Bécaud n’a pas mâché ses mots “La petite Bécaud fait comme si elle était toute seule mais le patron, c’est toujours moi. Rééditer les chansons, je l’ai déjà fait il y a vingt ans“. Marguerite, la petite-fille de Gilbert Bécaud et fille de Gaya avait également témoigné son agacement vis-à-vis d‘Emily Bécaud: “Emily n’a pas le droit d’utiliser les images de son père dans son clip. Il n’y a aucun dialogue. Nous sommes constamment obligés d’envoyer les huissiers et nos avocats“. Âgée d’une trentaine d’années, Marguerite a promis d’honorer la mémoire de son célèbre grand-père: “Des projets vont arriver. Nous possédons beaucoup d’images et de chansons inédites“. “Et maintenant ?” que va-t-il se passer, à présent que son père est lui aussi parti ? La guerre de succession risque bien de reprendre de plus belle.
Une guerre de “clans” à la Hallyday
Parmi les cinq enfants de Gilbert Bécaud, Gaya est l’aîné d’une fratrie recomposée suite aux remariages successifs du chanteur. Né en 1952 du fruit du mariage entre son père et Monique Nicolas, Gaya est suivi de près par Philippe né en 1957 et Anne née quant à elle en 1961. En 1978, Gilbert connaît Janet Woollacott avec laquelle il a un enfant prénommée Jennifer Jennifer née en 1968 avant d’accueillir Emily née en 1972 née de son mariage avec Kitty, sa dernière épouse. A la disparition du chanteur en 2001, a été découvert un testament par lequel Gaya était désigné unique héritier.
S’ensuivit une bataille acharnée entre Kitty et lui, qui s’est soldée par l’autorisation de la justice “à être seul gestionnaire de l’oeuvre de son père, se basant sur le fait qu’il travaillait avec lui comme directeur artistique” expliquait Gala, tandis que Kitty gère depuis 2010 la société de production et d’éditions musicales de Gilbert Bécaud. La bataille de succession avait à l’époque poussé Gaya Bécaud à mettre en garde Laura Smet et David Hallyday, eux-mêmes en guerre contre Laeticia Hallyday sur la question de l’héritage de Johnny Hallyday : “Je donnerai le conseil qu’a donné Michel Drucker [dans son entretien du 16 février au Parisien, ndlr] : fermez votre gueule. Ce n’est pas possible, on ne peut pas déballer sur la place publique des trucs pareils. Il y aura des juges, la justice (…) va tirer au clair toute cette histoire”, ajoutant que “si cette personne a mis ce qu’elle veut dans son testament, c’est parce qu’elle veut que ça soit dans son testament. Il n’y a pas à chercher d’autre chose “.