Le mardi 27 avril 2021, Emmanuelle Badibanga, une Française de 32 ans est retrouvée pendue aux Seychelles. Très vite, la thèse du meurtre maquillée en suicide est privilégiée.
Les vacances de rêve ont tourné au cauchemar. En avril 2021, Emmanuelle Badibanga, une Française de 32 ans, décide d’accompagner son compagnon depuis un peu plus d’un an, aux Seychelles. En effet, Thomas Debatisse est un graffeur niçois qui a été invité par le Club Med afin de peindre une fresque. Le couple rejoint donc l’île Saint-Anne le mercredi 21 avril et est placé dans le bungalow 2027.
Pendant une semaine, le couple vit des vacances de rêve et profite de la beauté des Seychelles. Pourtant, le paradis va se transformer en enfer le mardi 27 avril, quand Thomas Debatisse va retrouver sa compagne pendue dans leur salle de bain. C’est alors le début d’une longue enquête.
Une dispute au cœur de l’affaire
Le jour de sa mort, Emmanuelle Badibanga aurait eu un désaccord avec son compagnon. En effet, le couple se serait disputé dans l’après-midi, au bord de la piscine du club et Thomas Debatisse aurait cassé les lunettes de sa compagne. Peu après, elle aurait décidé de s’isoler dans la chambre et d’appeler son meilleur ami pour lui faire part de la situation et de son intention de mettre fin à sa relation.
À 17h45, Thomas Debatisse aurait été vu en train de sortir de sa chambre, avant de rejoindre le restaurant où il serait resté jusqu’à 19h40. C’est là qu’il serait entré dans le bungalow 2027 avec deux assiettes et qu’il n’aurait pas trouvé Emmanuelle Badibanga dans sa chambre. En ouvrant la porte de la salle de bain, il aurait eu l’horreur de la retrouver pendue au porte-serviette en inox.
Une enquête et une autopsie controversée
Rapidement, Thomas Debatisse va être soupçonné par la police des Seychelles. En effet, il est incarcéré le 5 mai 2021, les enquêteurs ne croyant pas à la thèse du suicide, le porte-serviette ne pouvant pas supporter le poids de la jeune femme. Le jeune graffeur est alors emprisonné. De son côté, le médecin légiste pointe également vers un meurtre. Il déclare que le corps n’indique pas de trace de convulsion ou d’hémorragie sous la carotide. Selon lui, Emmanuelle Badibanga aurait été étranglée par derrière avant d’être pendue pour faire croire à un suicide.
Un mois et demi après la mort de la jeune femme, son corps est rapatrié en France et examiné une nouvelle fois par des médecins légistes. Ces derniers concluent à des résultats bien différents de ceux du médecin local. En effet, selon eux, il n’y aurait pas eu de violence sexuelle et aucun élément ne confirmerait une strangulation. Le suicide est donc privilégié.
Un long procès organisé aux Seychelles
Entre le 8 juin et le 8 novembre 2021, Thomas Debatisse comparait quatre fois devant le tribunal. Le jeune homme ne cesse de clamer son innocence et son procès s’ouvre finalement le jeudi 3 février 2022, soit dix mois après la mort d’Emmanuelle Badibanga. Le procès censé duré trois semaines dure finalement deux mois. Lors de son témoignage, le graffeur explique que sa compagne avait des difficultés financières et qu’elle lui avait récemment fait part d’un viol, ce qui pourrait expliquer un état dépressif. De son côté, la France fait parvenir un scanner démontrant qu’il n’y a pas eu d’étranglement sur la victime. Finalement, Thomas Debatisse est acquitté le vendredi 15 avril. À sa sortie, il déclare : “C’est la fin de l’humiliation“.
Pourtant, l’affaire est loin d’être terminée pour la famille de la victime, persuadée qu’elle n’aurait pas pu se suicider. Invité le mercredi 18 mai dans L’heure du crime sur RTL, Ludovic Badibanga, le frère d’Emmanuelle, a dénoncé une enquête bâclée. “La thèse du suicide, j’avais quand même beaucoup de mal à y croire” a-t-il confié avant de poursuivre : “On veut connaître la vérité et savoir ce qu’il s’est passé. C’est le procureur qui décidera des suites à donner, mais en tout cas, on a bon espoir”. Affaire à suivre.