Par Marine T.
L’affaire autour de la disparition de Delphine Jubillar prend un nouveau tournant avec les accusations des avocats du principal suspect, Cédric Jubillar. Les agents du service pénitentiaire (Spip) n’auraient pas fourni les bonnes photos du logement pouvant accueillir Cédric Jubillar, en cas de libération sous bracelet électronique.
C’est un nouveau scandale dans l’affaire liée à la disparition de Delphine Jubillar. Pour rappel, la mère de famille est portée disparue depuis la nuit du 15 au 16 décembre 2020. Depuis, elle n’a plus donné de signe de vie et les enquêteurs tentent de retrouver son corps et de déterminer ce qu’il s’est passé. Après des mois d’enquête, ils ont assuré avoir assez de preuves pour mettre en cause le mari de la disparue, Cédric Jubillar, en examen. Selon les enquêteurs, il serait à l’origine de la disparition de son épouse et ils ont pris la décision de le placer en détention provisoire depuis le mois de juin 2021. Après de nombreuses demandes de remise en liberté formulées par ses avocats, qui ont toujours été refusées, ils avaient espoir d’en voir une aboutir alors qu’un proche de Cédric Jubillar serait prêt à lui fournir un studio pour qu’il puisse attendre son procès avec un bracelet électronique.
Seulement, selon les informations de La Dépêche, les agents du service pénitentiaire (Spip) n’auraient pas fourni les bonnes photos du logement pouvant accueillir Cédric Jubillar. Les avocats de Cédric Jubillar, Mes Alexandre Martin, Jean-Baptiste Alary et Me Franck assurent que le service a fait preuve de “malhonnêteté ou d’incompétence“. Le logement proposé serait situé en Ariège. Il s’agirait d’un studio d’environ 25 mètres carrés, dans un immeuble de trois étages. Le Spip avait visité ce fameux logement et avait pris la décision d’émettre un avis négatif. La raison ? Des gravats au sol, ce qui rendrait le logement insalubre et donc non habitable. Seulement, le logement visité ne serait pas celui qui serait destiné à Cédric Jubillar.
Les avocats de Cédric Jubillar font part de leur colère
“Incompréhensible ! Le Spip tronque la réalité en fournissant à la justice des photos correspondant à un second appartement dans cet immeuble alors que les vraies photos n’ont pas été versées au dossier. Il s’agit clairement d’une malhonnêteté insupportable ! Nous avons demandé aux juges d’instruction et au juge des libertés et de la détention de renvoyer le Spip sur les lieux pour rétablir la vérité“, ont ainsi fait savoir les avocats du père de famille. Ils assurent que la situation est préjudicable pour leur client, qui ne cesse de crier son innocence, mais également pour son ami qui ne loue plus son logement depuis six mois pou le réserver à Cédric Jubillar.
Selon les hommes de loi, le studio ne recèle aucun gravat contrairement à ce que mentionnait le rapport du Spip. “Un service qui s’est mué en bras armé de l’accusation“, estime, pour sa part, Me Jean-Baptiste Alary. En octobre 2022, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Toulouse examinera la sixième demande de remise en liberté déposée par la défense de Cédric Jubillar. Vendredi 23 septembre 2022, lors d’une nouvelle audition, Cédric Jubillar a une nouvelle fois assuré qu’il était innoncent dans cette affaire devant les juges d’instruction.
Cédric Jubillar est placé à l’isolement en prison
Depuis qu’il a été mis en examen pour le meurtre de sa femme, l’ancien plaquiste est placé à l’isolement, à la maison d’arrêt de Seysses. Pour prouver son innocence, ses avocats ont formulé une demande surprenante. “La reconstitution, on l’a demandé, ce serait bien à un moment donné qu’on nous explique ce qu’on nous reproche très précisément : ce sont les cris entendus par les voisines, donc ça se serait passé dehors ? C’est la scène décrite par l’enfant, donc dans la maison. C’est la voiture bleue, la voiture blanche ? C’est un coup de couteau selon le codétenu, c’est un étranglement ?“, ont-ils ainsi expliqué.
Cédric Jubillar reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés.