Par M. D.
Invitée sur le plateau de Quelle époque ce samedi 24 septembre, Laurence Ferrari a accepté de s’exprimer sur l’affaire Patrick Poivre d’Arvor. La journaliste a ainsi apporté son soutien aux victimes présumées et a dénoncé une “horreur absolue”.
Une affaire terrifiante. Depuis plusieurs mois, Patrick Poivre d’Arvor est visé par plusieurs plaintes pour viols ou agressions sexuelles qu’il nie catégoriquement. Au total, une trentaine de femmes accusent l’ancien présentateur du JT de TF1 d’avoir eu une comportement déplacé à leur égard. En juin 2021, une enquête préliminaire ouverte après les témoignages de 23 femmes, a été classée sans suite par le parquet de Nanterre, pour prescription, pour “absence d’infraction punissable” ou “infraction insuffisamment caractérisée”. Une deuxième enquête est en cours après sept nouveaux témoignages.
Et ce samedi 24 septembre, Laurence Ferrari, qui a remplacé PPDA à la tête du 20 heures de TF1 en 2008, a accepté de s’exprimer sur cette affaire sordide. Invitée sur le plateau de la nouvelle émission de France 2, Quelle époque, la journaliste a été interrogée par Léa Salamé pour savoir quel message elle souhaitait adresser aux victimes présumées. “Qu’est ce que vous pensez de toutes ces femmes qui l’accusent de viol et d’agression sexuelle ? Il y a le livre d’Hélène Devynck qui est sorti cette semaine. J’ai vu que vous l’aviez retweetée. Je me suis demandée si vous la souteniez ?”, a ainsi demandé l’animatrice du talk-show. “Évidemment je soutiens Hélène Devynck, que je connais et que j’ai croisé dans ma vie professionnelle”, a répondu Laurence Ferrari, avant d’ajouter : “Je soutiens toutes ces femmes. C’est l’horreur absolue ce qu’elles nous racontent. Jamais on aurait pu imaginer ce qu’il se passer derrière la porte de son bureau.”
Laurence Ferrari : “ce qu’elles décrivent, c’est l’horreur absolue”
“Vous n’auriez jamais pu imaginer ? Vous ne saviez pas ?”, a immédiatement rebondi Léa Salamé. Ce à quoi son invitée a répondu de manière catégorique : “jamais”. “D’abord je n’ai jamais travaillé réellement dans la rédaction de TF1 quand il y était car je l’ai remplacé”, a précisé la présentatrice de Punchline. Cette dernière a souhaité conclure en ayant une dernière pensée pour les victimes présumées et en insistant sur les témoignages terrifiants qu’elles ont rapportés : “ce qu’elles décrivent, c’est l’horreur absolue, c’est la prédation. Je suis derrière toutes ces femmes et je leur apporte mon soutien et mon respect le plus total.”
L’effroyable récit d’une ex-collègue de PPDA
Ce vendredi 23 septembre, l’une femmes qui a dénoncé le comportement de PPDA, Hélène Devynck, a publié un livre effarant, intitulé Impunité, dans lequel elle a recueilli les témoignages de victimes présumées du présentateur et livre les détails du viol dont elle l’accuse. “Comme moi, plusieurs dizaines de femmes ont cru que l’époque rendait caduque notre condamnation au silence et possible celle de notre agresseur, l’un des hommes les plus connus de France”, a notamment écrit l’ex-journaliste. Et d’ajouter : “Ça n’est pas ce qui s’est passé. On a été classées sans suite. Mais nos bulles de solitude ont éclaté. On s’est rencontrées, racontées, soutenues. On s’est fait la courte échelle pour surmonter les murs de découragement. On a parlé plus haut, plus nombreuses”
Dans un entretien accordé au Monde, Hélène Devynck avait décrit le viol dont elle aurait été victime, et qui serait survenu en 1993 au domicile de Patrick Poivre d’Arvor, lorsqu’elle était son assistante. “J’ai serré les dents, et étouffé mes larmes. C’était vraiment humiliant. Je n’avais pas le choix, sinon je ne travaillais plus”, se souvenait-elle, expliquant que, lorsqu’elle a voulu arrêter sa collaboration avec Patrick Poivre d’Arvor, celui-ci “a été vexé et cruel, et est allé dire à toute la rédaction [qu’elle était] nulle ». Dans son ouvrage, l’auteur a décrit en détail la glaçante agression. “Il s’est jeté sur moi, une main sur un sein, l’autre cherchant à passer sous un élastique de ma culotte, sa langue dans ma bouche, écrit-elle, comme le rapporte Le Point. […]. Il a entré son pénis, un pénis très étroit. Il a fait quelques allers-retours, pas beaucoup […]. Il a éjaculé en grommelant vaguement. […] Je n’ai pas prononcé un mot. Il s’est frotté dans un corps inerte. Ça l’a fait jouir. Je n’étais personne. J’ai été ce rien.” Dans son ouvrage, Hélène Devynck dénoncé également le silence de TF1 et celui de la justice. Malgré tout, la journaliste raconte aussi l’immense solidarité qui s’est formée entre les victimes présumées de PPDA, qui ont passé de longues soirées ensemble : “Nous sommes une soixantaine à dénoncer le même homme, espérant exposer toute la machinerie qui nous contraignait à ce qu’on ne voulait pas, puis à le taire”.