Le 21 janvier 2019, Emiliano Sala est mort dans le crash d’un avion qui l’amenait à Cardiff. Trois ans et demi après cet accident, un message vocal effrayant a été publié.
Cela fait déjà plus de trois ans et demi qu’Emiliano Sala a perdu la vie. Le 21 janvier 2019, l’attaquant argentin du FC Nantes avait pris place à bord d’un Piper PA-46 Malibu pour rejoindre le club de Cardiff City, où il devait être transféré. L’avion s’était ensuite abîmé dans la Manche. Le corps du footballeur avait été retrouvé à 67 mètres de profondeur deux semaines plus tard tandis que celui du pilote n’a jamais été repêché. David Henderson, l’organisateur du vol, avait été reconnu coupable d’imprudence ou de négligence “susceptible d’avoir mis en danger un appareil”. Des années après ce drame, l’enquête a connu un rebondissement. La BBC a obtenu et diffusé un message vocal envoyé par le pilote de l’appareil à l’un de ses amis quelques heures avant le crash fatal.
“Je suis allé chercher un footballeur à Cardiff (…) Ils m’ont confié la tâche de le récupérer dans un avion dangereux”, avait confié David Ibbotson à son ami Kevin Jones, la veille de l’accident dans lequel Emiliano Sala a perdu la vie. Dans ce message, le pilote de l’appareil s’inquiétait de la sécurité de cet avion vétuste. “D’habitude, j’ai mon gilet de sauvetage entre les sièges, mais demain, je (le) porterai, c’est sûr”, assurait-il à son ami, tout en décrivant un épisode effrayant qui se serait produit lors de son vol aller en Cardiff et Nantes : “J’ai entendu une détonation en plein vol. J’étais en train de voler et puis ‘boum’. Je me suis dit : ‘qu’est-ce qui ne va pas ?’ Alors j’ai vérifié mes paramètres, tout était bon et il volait toujours, mais ça a attiré mon attention”.
Emiliano Sala : le pilote de l’avion n’avait pas le droit de voler
En arrivant à l’aéroport de Nantes, le constat du pilote était sans appel. “Cet avion doit retourner au hangar”, avait-il dit à son ami, ajoutant après que la pédale de frein gauche ne fonctionnait pas. L’enquête menée après le crash a mis en lumière plusieurs problèmes lors de ce vol, notamment concernant David Ibbotson. Le pilote amateur, dont le corps n’a jamais été retrouvé, n’était pas autorisé à transporter des passagers ou à voler la nuit. L’homme de 59 ans avait également été interdit de piloter le Piper Malibu par son propriétaire après deux infractions à l’espace aérien des mois plus tôt, mais l’organisateur du vol d’Emiliano Sala lui avait permis de prendre le volant de l’appareil malgré tout. Il a condamné en novembre 2021 à 18 mois de prison pour avoir engagé un pilote qu’il savait non qualifié et transporté un passager sans autorisation valide.
Quelques heures après la disparition de l’ex-joueur de Nantes, les médias argentins avaient dévoilé le dernier message enregistré par Emiliano Sala et envoyé à ses proches. Enregistré en audio et envoyé sur WhatsApp à ses amis, il était tristement prémonitoire. “Salut mes petits frères, comment ça va ? Je suis mort (de fatigue). J’ai passé la journée à Nantes, à faire des trucs et des trucs, a dit Emiliano Sala à ses amis. Ça n’en finissait plus. Je suis dans l’avion, on dirait qu’il est sur le point de tomber en morceaux. (…) Si, dans une heure et demie, vous n’avez pas de nouvelles de ma part… Je ne sais pas s’ils vont envoyer quelqu’un me chercher parce qu’ils ne vont pas me trouver, mais bon, vous savez… Ah là, là, qu’est-ce que j’ai les jetons.” Visiblement, Emiliano Sala sentait que quelque chose clochait à bord de l’appareil.
Emiliano Sala était “effrayé”
Son ex-coéquipier à Bordeaux, Diego Rolan, confirmait que le footballeur avait très peur. “Emiliano a envoyé un message à un ami pendant le vol et lui a dit qu’il avait peur, que s’ils ne le retrouvaient pas, ils sauraient ce qu’il s’est passé, a-t-il expliqué à la radio uruguayenne Radio 1010 AM. J’ai reçu un message qu’Emiliano a envoyé à l’un de ses amis en Argentine et il était effrayé par tout ce qu’il se passait. Je suis choqué, parce qu’avant de partir, il a prédit ce qui allait se passer et a envoyé à un ami qu’il avait très peur.” Selon le rapport d’enquête, le pilote a “probablement” été intoxiqué au monoxyde de carbone par le système d’échappement du moteur. Il aurait perdu le contrôle de l’appareil lors d’une manoeuvre effectuée à une vitesse trop élevée avant que l’avion s’abîme en mer. Le corps d’Emiliano Sala avait lui été retrouvé dans la carcasse de l’appareil plus de deux semaines après l’accident, à 67 mètres de profondeur.