Patrick Poivre d’Arvor est accusé de violences sexuelles par trois nouvelles femmes, qui ont témoigné auprès de nos confrères de Libération.
De nouvelles accusations viennent accabler l’ancien présentateur vedette de TF1, Patrick Poivre d’Arvor. C’est le journal Libération qui, dans son son édition du lundi 19 septembre, dévoile le témoignage de trois femmes qui accusent PPDA de viols et d’agressions sexuelles entre 1984 et 2003.
Cette fois encore, ce sont les mêmes rituels qui sont décrits par les trois autrices qui se confient au quotidien. Si elles savent que les faits décrits n’engageront pas de poursuites, parce qu’ils sont prescrits, ces femmes veulent appuyer les plaintes d’autres avant elles, comme la Marnaise Florence Porcel.
Bénédicte Martin, Juliette (prénom d’emprunt) et Anne (devenue Margot) Cauquil-Gleizes relatent le même type d’expérience : une rencontre lors de l’émission Vol de nuit ou par le biais d’un courrier envoyé à ce grand nom du monde de l’édition. S’ensuit un rendez-vous dans un bureau où le présentateur tente de les déshabiller puis de les pénétrer.
Bénédicte Martin, pour sa part, ne comprend pas l’indifférence de ses interlocuteurs lorsqu’elle raconte son agression. « Je n’ai eu cesse de relater les actes de PPDA, personne n’a jamais été choqué », raconte-t-elle.
Juliette, elle, explique avoir eu l’impression d’être « un bout de viande dont on se sert ».
Quant à Anne Cauquil-Gleizes, sa rencontre avec PPDA a été mentionnée dans le livre du journaliste Les Femmes de ma vie, paru en 1988. Il la compare à un « homard » qu’il faut prendre « pouce et index derrière les pinces. Alors seulement elle cessait d’agiter ses longues jambes et se mettait à ronronner ».
PPDA entendu en juillet pour de nouvelles accusations de viols
Patrick Poivre d’Arvor a été entendu en audition libre en juillet dans le cadre d’une enquête ouverte pour viols et agressions sexuelles où au moins sept femmes ont témoigné, a appris mardi l’AFP de sources judiciaires et proches du dossier.
L’ex-présentateur vedette du journal télévisé de TF1, qui conteste ces accusations et dont les avocats n’étaient pas joignables dans l’immédiat, est visé par deux enquêtes à Nanterre (Hauts-de-Seine).
La première, menée par le parquet, a été ouverte à la suite de deux plaintes en décembre 2021, l’une pour viol 1985 et l’autre pour agression sexuelle en 2013. Ces faits apparaissent prescrits.
Entre décembre et cet été, au moins sept femmes, âgées d’une vingtaine à une soixantaine d’années avaient témoigné dans le cadre de cette enquête, a précisé à l’AFP une source proche du dossier. Au moins trois d’entre elles ont porté plainte.
Patrick Poivre d’Arvor a été interrogé par les enquêteurs de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) en juillet, a indiqué à l’AFP une source judiciaire.
Mercredi, le journal Libération a publié les témoignages de trois écrivaines dénonçant des viols et s’interrogeant sur la complaisance, à leurs yeux, du monde de l’édition à l’égard de l’ex-journaliste.
Parmi elles, Bénédicte Martin dénonce une agression sexuelle en novembre 2003 quand elle avait 24 ans et Anne Cauquil-Gleizes un viol en 1985 quand elle en avait 16.
Une seconde enquête est en cours à Nanterre, confiée à un juge d’instruction et portant sur les accusations de viols de l’écrivaine Florence Porcel.
Florence Porcel, aujourd’hui âgée de 39 ans, est la première femme à avoir porté plainte en février 2021. Elle accuse Patrick Poivre d’Arvor de l’avoir forcée à un rapport sexuel en 2004 et à une fellation en 2009.
Une enquête préliminaire s’en était suivie et avait recueilli le témoignage de 22 autres femmes pour viols, agressions sexuelles et/ou harcèlement sexuel. L’enquête avait été classée sans suite en juin 2021, majoritairement pour prescription.
Florence Porcel avait alors de nouveau porté plainte, cette fois-ci avec constitution de partie civile, pour obtenir l’ouverture d’une nouvelle enquête confiée à des juges d’instruction.
Fin juin, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Versailles a étendu le champ de ces investigations aux faits apparaissant prescrits, en rappelant que l’abandon des poursuites n’était pas inéluctable et que le point de départ de la période pendant laquelle la justice peut enquêter pouvait, dans certains cas, être reporté.
C’est notamment le cas si les enquêteurs déterminent que les faits incriminés se sont répétés en une série.