Le soir du 8 mai dernier, le jeune Antoine Alléno, fils du chef multi-étoilé Yannick Alléno, décède tragiquement. Le célèbre cuisinier s’est confié au Journal du Dimanche sur le drame de sa vie.
Ce bien triste événement a ému la France entière. Antoine Alléno, cuisinier talentueux de 24 ans, a perdu la vie le 8 mai dernier, dans un tragique accident de la route. Le jeune homme a été fauché par un chauffard ivre, qui roulait sans permis, avenue Bosquet à Paris, dans le 7ème arrondissement.
Antoine Alléno, injustement, a été arraché à la vie. La sienne, et celle de ses proches, de ses parents. La perte d’un enfant ne peut être comprise que lorsqu’on l’a déjà vécu. Et, dans de telles circonstances, la douleur déjà omniprésente peut être aggravée par des faits supplémentaires, qui enfoncent d’autant plus les proches des victimes dans leur désespoir. Parce que oui, il y a la perte, il y a ce cauchemar incessant, cette boule au ventre qui ne part pas, ce flou autour de soi, mais il y a également ce qui accompagne la perte, qui est tout sauf simple à vivre, aussi.
Yannick Alléno “Beaucoup de choses ajoutent de la douleur à la douleur”
En effet, lorsqu’une personne perd l’un de ses proches, elle doit subir maintes et maintes contraintes, notamment des contraintes d’ordre administratif, ou les procédures réglementaires qui suivent un décès.
Dans les colonnes du Journal du Dimanche de ce 18 septembre, Yannick Alléno est revenu sur sa propre expérience, suite au décès de son fils, et sur son incompréhension face à différentes situations : “Quand ça vous arrive, un drame pareil, vous découvrez un monde hallucinant. Au-delà du choc évident de la perte de notre fils, nous nous sommes retrouvés confrontés à une déshumanisation difficile à vivre. Et cela malgré tout le soutien dont nous avons eu la chance de bénéficier.”, a-t-il expliqué avant de reprendre : “Quand on s’est réveillés malgré tout, on s’est demandé comment il était possible qu’on en soit là dans un pays comme la France.”
Le chef étoilé a par la suite décrit la nuit du drame : “Nous sommes arrivés à l’hôpital de l’Hôtel-Dieu, à Paris. Une pièce glauque, avec une chaise déglinguée. On nous a tendu un bout de papier, le contact d’une personne au cas où on aurait besoin de soutien psychologique. Et puis c’est tout. Même pas un verre d’eau. A 3 heures du matin, on est tous les trois partis chacun de son côté.“, a-t-il déclaré avant de poursuivre : “Le lendemain, vous voulez voir votre enfant. Ça se passe à l’institut médico-légal, un bâtiment sordide derrière la gare de Lyon. Tu vois ton môme derrière une vitre.”
L’association Antoine Alléno, créée par les proches du jeune cuisinier
Alors, pour tenter “d’épargner à d’autres” ce qu’ils ont vécu, Yannick Alléno, son ex-épouse Isabelle et leur fils aîné Thomas ont décidé de créer l’association Antoine Alléno. De par cette action, ils dénoncent le manque d’humanité auquel sont malheureusement confrontés les proches des victimes après leur décès.
Ils souhaitent ainsi, selon les mots du Journal du Dimanche, “aider les proches des jeunes victimes de violences.” Une noble cause, qui mérite d’être très largement entendue. Pour tous les proches des victimes déboussolés après de tels drames qui, hélas, arrivent bien trop souvent. Un beau moyen de rendre hommage à Antoine Alléno, dont le nom est désormais également associé à un combat juste et ô combien légitime.