Peur et stupeur… Sébastien ne s’attendait pas à attraper cette nouvelle maladie, débarquée après deux ans de pandémie de Covid. Mais il a vécu trois semaines très douloureuses.
Quand Sébastien s’est rendu en la bonne ville de Marseille pour participer à la Marche des fiertés 2022, c’était dans l’optique de faire la fête. Mais les choses ont très rapidement pris une autre tournure pour le jeune homme… “J’ai soudain vu apparaître des boutons sur mon corps, raconte-t-il. Comme j’avais déjà lu des choses sur le « Monkey Pox » (le nom anglais de la variole du singe, NDLR), je me suis rapidement dit que ça pouvait être ça, même si je n’en étais tout de même pas sûr à 100 %. Inquiet mais sans plus, j’ai appelé le 15.
Je voulais particulièrement savoir s’il fallait que je m’isole, car il y avait évidemment plein de monde autour de moi. Le médecin qui était à l’autre bout du fil m’a répondu de ne pas m’inquiéter, que ce n’était en fait pas la peine que je m’isole et qu’il s’agissait sans doute d’une infection sexuellement transmissible (IST). Selon lui, la seule chose que j’avais à faire, c’était de me faire dépister pour les IST. J’ai vraiment insisté, mais il semblait sûr de lui.”
A la fin de son week-end marseillais, divers symptômes apparaissent
Mais Sébastien doute : des amis à lui ont déjà attrapé cette maladie qui, surgie en mai, commence à faire parler d’elle. Ses recherches le conduisent à découvrir qu’il s’agit d’une zoonose virale rare – c’est-à-dire un virus transmis à l’être humain par les animaux – que l’on observe principalement dans les zones isolées du centre et de l’ouest de l’Afrique. On parle de variole du singe, car le virus, proche de celui de la variole, a été découvert en 1958 chez des singes de laboratoire, à Copenhague.
Au moment où Sébastien se penche sur la question, plus de 25 000 cas ont déjà été diagnostiqués à travers le monde. Dubitatif après son échange téléphonique avec le médecin du 15, le jeune homme fait donc un dépistage des IST, mais il doit attendre 72 heures avant d’avoir ses résultats. Avec le recul, il pense qu’une méconnaissance totale de la maladie régnait début juillet au sein du 15.
A l’hôpital, on lui donne juste du Doliprane et une crème cicatrisante
Sa situation empire à la fin du week-end. “D’autres symptômes sont apparus : courbatures, maux de tête, fatigue…, se souvient-il. Le lundi, avant d’aller au travail, je me suis rendu au service des maladies infectieuses d’un hôpital, par acquis de conscience. Je prenais quand même le risque de contaminer mes collègues et mes proches. Le médecin qui m’a reçu m’a dit en trois secondes que j’avais effectivement attrapé la variole du singe, que c’était évident. Il fallait donc que je m’isole pendant trois semaines.”
Parce que ses symptômes étaient relativement bénins, au départ, Sébastien s’est surtout inquiété de ce long isolement. Tous ses projets de vacances venaient de tomber à l’eau. A l’hôpital, on lui a juste donné du Doliprane et une crème cicatrisante. “Je n’ai pas vraiment eu de suivi médical. Quand les boutons ont commencé à évoluer, que lésions et cicatrices sont apparues, en plus de la douleur, je me suis retrouvé un peu perdu. Impossible de savoir si ça évoluait correctement ou non.” La seule chose qui l’a aidé, à ce moment-là, était de pouvoir discuter avec d’autres malades sur les réseaux sociaux : “Même si j’ai passé la première semaine au lit avec 40 °C de fièvre, je me suis rendu compte que beaucoup expérimentaient des situations bien pires… “
“Une nouvelle épidémie arrive et on dirait que tout le monde s’en moque. C’est grave !”
“Au final, ces discussions m’ont rassuré. Je ne faisais pas partie de ceux qui avaient des boutons hyper douloureux. Ceux qui en avaient dans la gorge avaient des difficultés à avaler ne serait-ce que de l’eau… A partir de la deuxième semaine, on entre doucement en phase de cicatrisation. Mais avec la canicule, j’ai vraiment souffert.”
Aujourd’hui, même s’il lui reste quelques cicatrices, Sébastien est aujourd’hui guéri. Il fait le bilan : “Quand on m’a confirmé que j’avais bel et bien la variole du singe, on m’a dit que l’Agence régionale de santé me contacterait pour tracer mes cas contacts, comme avec le Covid. Or ils ne m’ont jamais appelé, ce que je trouve très grave. Une nouvelle épidémie arrive et on dirait que tout le monde s’en moque. Je ne parle même pas de la vaccination : une catastrophe ! J’appréhende vraiment les retours de vacances et la rentrée. On risque d’avoir de mauvaises surprises…”