Le président de l’UDI est en garde à vue aux côtés de deux autres suspects. Ils sont soupçonnés d’avoir volontairement transmis à un journaliste de fausses informations sur le couple de députés LFI.
Le patron de l’UDI Jean-Christophe Lagarde – bientôt jugé pour emploi fictif – est à nouveau dans la tourmente: il a été interpellé à son domicile ce mercredi matin dans le cadre de l’enquête sur les fausses accusations publiées dans Le Point en juin, visant les députés LFI Raquel Garrido et Alexis Corbière.
L’ancien parlementaire, battu en juin dernier aux législatives en Seine-Saint-Denis par Raquel Garrido, a été placé en garde à vue dans l’enquête ouverte pour “escroquerie en bande organisée”, “usurpation d’identité” ainsi que “faux et usage de faux”.
Deux autres hommes sont également gardés à vue, depuis mardi: le chauffeur particulier de Jean-Christophe Lagarde et Anouar Bouhadjela, dit Noam Anouar, un policier détaché à la mairie de Drancy.
“Je suis satisfaite que l’enquête avance. Cette affaire dépasse de très loin la diffamation ou l’injure […] Tout a été fait pour tenter de m’empêcher de gagner l’élection législative […] en faisant croire que j’avais une esclave”, a réagi mercredi Raquel Garrido sur BFMTV. “Je souhaite que la justice aille au bout de son travail.”
À la fin du mois de juin, le journaliste Aziz Zemouri a publié dans les colonnes du Point un article affirmant que Raquel Garrido et Alexis Corbière embauchaient une femme de ménage sans la déclarer. L’article précisait également que le couple exploitait son employée en lui faisant miroiter l’obtention de papiers d’identité français. Aussitôt, les députés ont démenti ces informations: “Tout est faux”, ont-ils scandé avant de déposer plainte.
L’auteur de ces lignes, Aziz Zemouri, a toutefois maintenu ses affirmations en publiant des captures d’écran de messages prétendument envoyés par Raquel Garrido, qui se sont rapidement avérées être des montages grossiers.
“Le maillon faible dans cette affaire, c’est quand même Aziz Zemouri qui a publié des choses en sachant au fond qu’elles étaient fausses”, a commenté Raquel Garrido sur notre antenne.
Fait rare, Le Point a finalement retiré son article et reconnu qu’il s’était “révélé faux” et “mensonger”. Le journaliste de l’hebdomadaire a quant à lui été mis à pied. Pour sa défense, ce dernier a expliqué avoir été intoxiqué par deux de ses sources: Jean-Christophe Lagarde et Noam Anouar, et a donc porté plainte pour abus de confiance. Selon son récit, ce policier l’a contacté fin mai pour le mettre en contact avec une femme prétendant être une aide ménagère, non déclarée et sans papiers, du couple de députés.
Face aux accusations d’Aziz Zemouri, Jean-Christophe Lagarde a lui aussi déposé plainte pour abus de confiance.
L’affaire a débouché sur l’ouverture d’une enquête pour “escroquerie en bande organisée”, “usurpation d’identité” et “faux et usage de faux” par le parquet de Paris, le 29 juin. Elle est menée par la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).
Cette enquête examine donc trois plaintes: celle du couple Garrido-Corbière, celle d’Aziz Zemouri et celle de Jean-Christophe Lagarde.