Me André Buffard, avocat de Gilles Artigues, a expliqué sur notre antenne pourquoi son client a mis plusieurs années avant de se décider à déposer plainte.
Huit ans. Huit ans sépare le début d’un chantage et le dépôt d’une plainte. Celle d’un ancien premier adjoint à la mairie de Saint-Étienne. Gilles Artigues a saisi la justice après avoir été victime d’un chantage à la sextape orchestrée par plusieurs élus de la mairie.
“La plainte arrive tard, mais Gilles Artigues souffrait du ‘syndrôme de la fille violée’, qui va révéler les faits quelques années plus tard, qui quelques fois a côtoyé celui qui avait commis ce crime sur elle et qu’on lui dit ‘mais pourquoi vous en parlez cinq-dix ans après?'”, explique son avocat ce mardi sur notre antenne.
Pour Me André Buffard, son client “était sous emprise”. “Il ne pouvait pas parler, il n’osait pas parler, il n’avait aucune chance d’être cru […] C’est à partir du moment où il a compris l’ampleur de la machination dont il était victime et qu’elle pouvait être démontrée qu’il a accepté de s’expliquer”, ajoute-t-il.
Un “kompromat” gardé secret jusqu’aux récentes révélations de Mediapart, qui a également dévoilé ce mardi des enregistrements audio révélant que le maire de Saint-Étienne Gaël Perdriau était au courant de cette affaire.
Une enquête pour “atteinte à l’intimité de la vie privée, chantage aggravé, soustraction de bien public par une personne chargée d’une fonction publique, abus de confiance et recel de ces infractions” a été ouverte la semaine dernière par le parquet de Lyon et une perquisition a été menée lundi à la mairie de Saint-Étienne.
Me Christophe Ingrain, avocat de Gaël Pedriau, affime ce mardi soir à BFMTV que le maire de Saint-Étienne nie toute implication dans l’affaire. Il maintient qu’il n’a jamais pris part à un quelconque chantage mais avait seulement entendu une rumeur sur l’existence de cette vidéo, rumeurs auxquelles il n’avait alors jamais prêté attention.