Isabelle, la mère de Maxime tué en 2012 par l’homme qui a agressé mercredi un chauffeur de taxi lors d’une permission fait part de son incompréhension. “On attend de vraies réponses”, explique-t-elle.
“On ne lâchera pas, on veut savoir ce qui a pu se passer.” Les mots d’Isabelle, maman de Maxime tué en 2012 à plusieurs coups de couteau sont forts. Ce week-end, elle a appris l’inexplicable. Le meurtrier de son fils a récidivé la semaine dernière lors d’une permission de sortie. Mercredi, l’homme, âgé de 27 ans, a agressé à de multiples reprises un chauffeur de taxi à coups de cutter à Saint-Forget dans les Yvelines.
En cavale pendant plusieurs jours, le jeune homme a finalement été appréhendé par les forces de l’ordre samedi soir avant d’être mis en examen et écroué pour tentative homicide volontaire dimanche.
Si l’homme est de nouveau derrière les barreaux, l’incompréhension règne dans la famille de Maxime. “Comment il a pu bénéficier d’une permission de sortie au bout de dix ans?”, s’interroge la mère auprès de nos confrères du Parisien.
En 2012, Maxime, alors âgé de 14 ans, est tué dans un bois d’Étouvans dans le Doubs, victime d’une vingtaine de coups de couteau.
L’auteur des faits, âgé de 17 ans à l’époque des faits, était resté particulièrement silencieux face aux juges, ne donnant aucune explication à son geste. Il a été condamné par la cour d’assises du Doubs à 22 ans de réclusion criminelle pour assassinat.
“Il avait invoqué le droit au silence et le peu de choses qu’il a fait, c’est manipuler tout le monde. Même au cours de l’instruction, il était droit dans ses bottes du début à la fin. Pour que l’autorisation de sortie lui soit accordée, il a dû montrer le côté qu’il fallait montrer, et il a berné tout le monde”, fustige la mère.
Le 23 août dernier, il a bénéficié d’une permission de sortie, mais n’a pas regagné sa cellule. “On se préparait à ce genre de décision, mais c’est arrivé un peu plus tôt que prévu et de manière un peu trop violente à notre goût. S’il y a un dysfonctionnement, on veut savoir d’où il vient et que chacun prenne ses responsabilités maintenant. On attend de vraies réponses”, explique Isabelle.
“Mais de là à avoir une autorisation de sortie sans que personne ne soit au courant, au bout de dix ans, au vu des faits qui ont été commis, ça interroge”, poursuit-elle.
L’avocat de la famille au moment du procès, Me Philippe Simoneau, est tout aussi déconcerté. “C’est incroyable, intolérable et inacceptable que ni la famille, ni moi, n’avons été mis au courant de cette permission de sortie. Il présentait une dangerosité et un risque de récidive élevé”, confie-t-il au Parisien.
Il assure vouloir “voir ce qu’il y a dans le dossier de permission de sortie. Ça n’arrive pas tout le temps, mais l’avis de la partie civile peut être demandé. J’espère que des experts se sont prononcés”.