Les deux professeurs qui avaient aspergé le ministre de l’Éducation de chantilly ont été condamnés ce lundi à 300 euros d’amende.
Les deux professeurs qui avaient aspergé Jean-Michel Blanquer de chantilly lors de la campagne des législatives en juin pour dénoncer une Education nationale “en chute libre”, ont été condamnés ce lundi à 300 euros d’amende par le tribunal correctionnel de Montargis.
En l’absence de l’ancien ministre de l’Education nationale, pas représenté lors de l’audience, la cour n’a pas suivi les réquisitions du procureur de la République de Montargis Jean-Cédric Gaux, qui avait requis une peine composée d’un stage de citoyenneté et 1.000 euros d’amende.
La liberté d’expression passe par le vote, la presse, le droit de manifester et de se syndiquer, “mais jamais la contestation ne doit s’exprimer dans la violence (…) même un acte considéré comme bénin”, a estimé le magistrat.
“Il ne s’agit pas d’un happening, mais d’une action violente qui tombe sous le coup de la loi pénale”, a insisté le procureur, indiquant que pour la victime, “il s’agit d’un acte violent, humiliant”.
Les condamnations ne seront pas inscrites aux casiers judiciaires des deux professeurs, âgés de 51 et 57 ans.
Les deux hommes avaient aspergé de crème chantilly l’ancien ministre et candidat à la députation, en campagne sur un marché lors des élections législatives. Ils entendaient dénoncer une Education nationale en “chute libre”. Jean-Michel Blanquer avait déposé plainte.
Les enseignants exerçant leur profession dans deux collèges en REP de l’agglomération montargoise étaient poursuivis pour violence commise en réunion sans interruption de temps de travail.
A la barre, ils ont reconnu les faits, mais estimé n’avoir pas commis un acte de violence. “Je ne sais pas si on peut parler de violence”, a ainsi estimé l’un d’eux. “Je pense que ça a pu blesser son amour propre, mais c’est autrement moins violent que la violence subie par les professeurs, les élèves et les parents.”
“On a subi des violences qui mettaient en cause notre santé, bien plus que de la chantilly”, a-t-il déclaré.
Leur avocat, Me Benoît David s’est dit “déçu” du jugement car la violence des actes n’était pas caractérisée selon lui. “C’est une condamnation symbolique pour quelque chose de symbolique”, a-t-il conclu.
Une cinquantaine de personnes s’étaient rendues devant le tribunal de Montargis, affichant dans le calme leur soutien aux deux professeurs.