Un détenu de 33 ans a été mis en examen pour tentative de viol et agression sexuelle le 18 août dernier. Une enquête administrative est également ouverte par l’administration pénitentiaire.
Digne mais fortement marquée, elle veut désormais comprendre quels ont été les dysfonctionnements qui ont permis la commission de cette agression. Une employée de 34 ans a porté plainte au début du mois d’août après avoir été agressée sexuellement par un détenu de la prison de la Santé dans le 14e arrondissement de Paris, a appris BFMTV.com de sources concordantes, confirmant des informations du Parisien.
Le 8 août dernier, cette femme travaille à la buanderie de la prison en présence de détenus. Employée depuis plus d’un an d’une société privée, sous-traitant de l’administration pénitentiaire, elle a l’habitude de côtoyer les prisonniers que se soit lors de transferts entre prisons, entre prison et hôpital, ou entre prison et tribunal, ou, comme ce jour-là, lors d’une livraison dans un centre pénitentiaire.
Arrivée le matin à la prison de la Santé, elle doit décharger une livraison de 150 matelas dans la buanderie à l’aide de plusieurs “auxiliaires”, ces détenus autorisés à travailler au sein du centre pénitentiaire. Ce n’est pas la première fois qu’elle travaillait au sein de cette prison, elle avait d’ailleurs déjà croisé son agresseur présumé. Devant les enquêteurs, elle a expliqué avoir passé la journée sans voir de surveillant.
En milieu d’après-midi, un surveillant vient finalement chercher les détenus pour les ramener à leur cellule. Ces derniers sortent de la pièce et le surveillant ferme la porte de la buanderie. Mais quelques instants plus tard, l’employée se retrouve nez à nez avec un détenu, qui prétexte avoir oublié quelque chose. Il va alors l’agresser et tenter de la violer.
Devant les enquêteurs, la jeune femme a raconté que l’homme l’a forcée à s’asseoir, a glissé sa main dans son pantalon, lui a touché les fesses et a tenté de la pénétrer avec ses doigts. Selon son récit, au bout d’une quinzaine de minutes, et alors que personne n’est intervenu entre temps, la trentenaire parvient à se dégager et le détenu s’enfuit lui de la buanderie. La scène n’a pas été filmée.
Le lendemain, cette femme de 34 ans, mère de trois enfants, a porté plainte. Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Paris pour “tentative de viol”, “agression sexuelle” et “refus de se soumettre à la signalisation”. Le détenu, un homme de 33 ans qui était en détention provisoire pour des soupçons de viol, a été mis en examen et transféré à la prison de Fleury-Mérogis.
“Ce que ma cliente souhaite, c’est que l’information judiciaire permette de faire la lumière sur les dysfonctionnements qui ont permis la commission de cette agression”, réagit auprès de BFMTV.com Me Tristan Vieules Augendre.
L’avocat de la victime déplore que sa cliente ait pu se retrouver seule pendant 15 minutes, sans que personne ne s’en rende compte, en présence d’un détenu poursuivi pour viol dans une pièce non équipée d’un système de surveillance.
Une enquête administrative a également été ouverte par l’administration pénitentiaire pour comprendre comment cette situation a été rendue possible. Les premiers retours n’ont pas encore été communiqués. Me Tristan Vieules Augendre a par ailleurs sollicité le garde des Sceaux “par courrier le 22 août” pour réclamer “une mission de l’Inspection générale de la Justice” sur ces faits. Courrier pour lequel il n’a “pas eu de réponse”.