Après la polémique sur l’organisation d’un jeu inspiré de Koh Lanta à la prison de Fresne, le gouvernement souhaite se pencher sur le travail pénitentiaire. Le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, souhaiterait que les entreprises investissent davantage les prisons.
Il a affirmé au Journal du Dimanche tenir une réunion à ce propos jeudi, en présence d’une vingtaine de chefs d’entreprises, de membres de l’administration pénitentiaire et de représentants syndicaux. Une réunion «prévue de longue date, avant Fresne», a-t-il précisé.
«Participer à la réinsertion, à la lutte contre la récidive, ce n’est pas dégradant, bien au contraire !», a plaidé le ministre dans les colonnes du JDD. Le travail pénitentiaire est en chute depuis une vingtaine d’années, et seulement 31% des détenus étaient employés l’année dernière, donc près de 50% en 2000.
La réforme du travail pénitentiaire, votée fin 2021, est entrée en vigueur au mois de mai dernier. Elle permet notamment d’améliorer les conditions de travail des détenus, en leur proposant un nouveau type de contrat qui leur garantit un salaire minimum et précise leur durée de travail hebdomadaire. À terme, cette réforme vise aussi à ouvrir de nouveaux droits sociaux pour les détenus, comme leur accès à la retraite ou au chômage après la détention, ou encore l’ouverture de droits à la formation.
Aujourd’hui, les détenus peuvent être recrutés par le service général de la prison, pour des missions telles que la préparation ou la distribution des repas, mais aussi par des entreprises extérieures. Ce sont justement ces entreprises-là que le gouvernement souhaite attirer en prison.
Éric Dupond-Moretti a souhaité mettre en avant les bénéfices de l’embauche de détenus pour les entreprises : «l’État s’occupe des formalités administratives, et les détenus sont payés 45% du Smic, notamment pour indemniser les victimes».