Si Éric Dupont-Moretti a ordonné l’ouverture d’une enquête sur cet événement auquel ont participé des détenus, nos confrères du Figaro affirment que l’initiative avait été validée par le cabinet du ministre en amont.
C’est un événement qui continue à faire des remous dans la classe politique française. Des détenus et des surveillants ont participé à un “Kohlantess”, jeu inspiré de la célèbre émission de télévision, à la prison de Fresnes le 27 juillet dernier. Ce “Koh-Lanta des cités” met en scène des courses de karting, des jeux d’eau et d’autres épreuves dans le centre pénitencier.
La diffusion des images de l’événement le 19 août a suscité une vive polémique, notamment avec des critiques venues de la droite de l’échiquier politique. Face à ces réactions, le ministre de la Justice Éric Dupont-Moretti a également fustigé l’initiative et “ordonné une enquête pour que toute la lumière soit faite”. Toutefois, selon une information du Figaro, le cabinet du ministre ainsi que la Direction de l’administration pénitentiaire avaient approuvé l’événement.
“La publication de la vidéo, initialement prévue plus tôt en août, a par ailleurs été retardée car le contenu a fait l’objet d’une vérification minutieuse de la part de la Direction de la communication du ministère de la Justice”, explique Le Figaro.
Comment expliquer cette situation? Contacté par BFMTV, le ministère de la Justice a indiqué que la tenue de cette activité avait bien été validée, notamment parce qu’elle était organisée au profit d’associations. Il fait aujourd’hui valoir qu’il n’avait pas donné son aval pour du karting mais pour des “épreuves sportives” comme de la “corde à sauter”.
“Éric Dupont-Moretti cède à la pression de l’extrême droite dans un climat marqué cet été par les rodéos urbains, cette image de karting dans la prison tombe mal (…). Il a voulu montrer qu’il incarnait la fermeté”, affirme Matthieu Croissandeau, éditorialiste politique de BFMTV.
En tout cas, le tournage de l’émission ne s’est pas fait en catimini. L’événement avait été annoncé par nos confrères du Parisien le 28 juillet dernier – les participants, le lieu de tournage et la nature des activités y étaient détaillés et les journalistes étaient conviés à couvrir l’événement.
En outre, le directeur de la prison de Fresnes s’était félicité de cette initiative. A notre micro, le producteur de l’émission Enzo Angelo Santo raconte également que le tournage de l’émission s’est fait en toute transparence. “Tout le monde était au courant de nos actions”, affirme-t-il.