En l’absence d’auxiliaire de vie, ce sont ses codétenus qui aident l’octogénaire en fauteuil roulant à faire sa toilette. Un cas qui pose la question de l’accès aux soins en prison.
Au sein de la maison d’arrêt de Périgueux, en Dordogne, le cas de l’un des détenus fait réagir. Un homme de 80 ans, en fauteuil roulant, partage sa cellule avec deux autres personnes. Et en l’absence d’auxiliaire de vie, l’octogénaire ne reçoit de l’aide que de ses codétenus, rapporte ce vendredi Sud-Ouest.
“Il ne peut pas rester debout, il est en fauteuil roulant. Il est handicapé physique, donc il ne peut pas faire sa toilette. Au final, ce sont ses codétenus qui, par pitié, acceptent de lui passer un gant, mais ce n’est clairement pas à eux de faire ça. Ils sont bien gentils d’accepter. Et toute la journée, ils sont trois à vivre dans 4m carré”, relate un détenu auprès du journal local.
“On voudrait dénoncer ça à l’administration, mais si on parle, on a peur d’un transfert disciplinaire”, poursuivent-ils.
L’homme a été incarcéré de manière préventive pour une affaire de moeurs dans cette maison d’arrêt surpeuplée de 50%, sans pouvoir avoir accès à un auxiliaire de vie. Rien d’étonnant dans cette situation, décrit le syndicat FO pénitentiaire auprès de nos confrères.
“Les prisons ne sont pas adaptées aux personnes dépendantes. […] En tout cas, à Périgueux, on n’a pas de cellule adaptée pour ce type de personne. On dénonce tout ça, mais quand les gouvernements font semblant de faire quelque chose, ils ont déjà dix ans de retard”, déplore un syndicaliste.
Au-delà de ce cas particulier, il existe donc un problème majeur autour de l’accès à la santé en détention et notamment sur les solutions apportées aux personnes âgées ou en situation en handicap, comme le souligne l’Observatoire international des Prisons (OIP), dans une étude parue en juillet.
“Au total, moins d’un tiers des personnes détenues qui y ont droit bénéficient de l’aide d’un intervenant extérieur et l’aide sollicitée est souvent celle d’un codétenu”, détaille le rapport.
Toujours selon l’OIP, “il existe des dispositifs pour permettre au détenu de sortir provisoirement ou durablement de la prison” lorsque son état de santé et de dépendance l’impose. Dans le cas de l’octogénaire de la maison d’arrêt à Périgueux, deux décisions de justice – la dernière en date a été rendue le 4 août – confirment son maintien en détention, précise Sud-Ouest.