La mère d’Enéa, morte en 2019 à Dax, dans les Landes, a été mise en examen, soupçonnée d’avoir empoisonné sa fille à petit feu. Le père de la victime décrit une femme “mythomane” et manipulatrice.
En novembre, cela fera trois ans qu’Enéa est morte. La jeune fille a succombé à une surdose de bêtabloquants à l’âge de 18 ans à l’hôpital de Dax, dans les Landes. Tout laissait penser à un suicide, jusqu’à un énorme rebondissement dans l’enquête: en janvier dernier, la mère d’Enéa est mise en examen, soupçonnée d’avoir empoisonné sa fille à petit feu pendant deux ans.
D’après les expertises toxicologiques, 24 molécules différentes, pour lesquelles l’adolescente n’avait pas de prescription médicale, ont été retrouvées dans son organisme. Selon nos confrères du Parisien, un élément mettait particulièrement en cause sa mère, qui prenait elle-même des bêtabloquants: celle-ci avait effectué une recherche sur Internet peu avant la mort de sa fille à propos des “conséquences d’un surdosage de ce type de médicament”.
“La mort d’Enéa ne doit rien à la fatalité, c’est l’issue d’un long martyre, une déchéance organisée”, dénonce ce vendredi le père de l’adolescente, Yannick Reverdy, dans les colonnes du Parisien.
La mise en examen a depuis toujours nié son implication dans la mort de sa fille. Yannick Reverdy, lui, dresse le portrait d’une manipulatrice mythomane, lorsqu’il évoque son ex-épouse. Auprès de nos confrères, il raconte que celle-ci a mis au point un plan de bataille pour le séparer de ses filles dès l’instant où il lui annonce son intention de divorcer, en 2009.
“Elle avait tout prévu : une plainte pour violences avec un certificat de complaisance, qui sera infirmé par une contre-expertise médicale, et des dessins inquiétants d’Enéa et de sa sœur. En quelques jours, je suis devenu l’homme à abattre. Et, dans cette guerre, mes filles sont de petits soldats qu’on manipule”, se souvient-il.
Alors qu’une assistante sociale reconnaît des manquements dans l’éducation d’Enéa et de sa petite sœur par leur mère, Yannick Reverdy n’obtient que quelques jours de visite.
Selon nos confrères, les mensonges de son ex-compagne dépassent même parfois l’entendement: elle aurait notamment été consule en Norvège, ou aurait encore travaillé avec Vladimir Poutine. Un psychiatre finira même par la décrire comme une “manipulatrice” exerçant une forte emprise sur ses enfants.
Au-delà du comportement de son ex-femme, l’ancien handballeur international dénonce aussi un abandon général de ses filles, aussi bien de la part de la justice que des services éducatifs. Le procureur aurait même demandé leur placement en parlant d’elles comme des “mortes-vivantes”, raconte-t-il, sans que les juges mettent à exécution ce conseil.
“Famille, amis, médecins, juges, personnel des établissements scolaires, tous [l’]ont laissée faire. Je la savais capable de tout. Mais avec mes avocats, on a crié dans le désert pendant dix ans”, lance-t-il auprès de nos confrères.
Alors que l’enquête suit son cours, Yannick Reverdy s’interroge toujours sur les circonstances de la mort de sa fille. “A-t-elle menacé sa mère de tout raconter?”, s’interroge, encore aujourd’hui, celui qui n’a jamais cru à un suicide.