Laurent Bucyibaruta, 78 ans, a été acquitté en tant qu’auteur de génocide mais reconnu coupable en tant que complice de génocide et de crimes contre l’humanité pour quatre massacres.
Un ancien préfet rwandais, Laurent Bucyibaruta, a été condamné mardi soir par la cour d’assises de Paris à vingt ans de réclusion criminelle pour complicité de génocide, plus de vingt-huit ans après l’extermination des Tutsi au Rwanda.
L’ancien haut fonctionnaire, 78 ans, a été acquitté en tant qu’auteur de génocide mais reconnu coupable en tant que complice de génocide et de crimes contre l’humanité pour quatre massacres, au terme de près de onze heures de délibéré.
Laurent Bucyibaruta, qui comparaissait libre sous contrôle judiciaire depuis le 9 mai, a été escorté par des gendarmes peu après l’énoncé du verdict.
L’accusation avait réclamé à son encontre la réclusion criminelle à perpétuité, le considérant complice d’un massacre de Tutsi et auteur de quatre autres dans sa préfecture de Gikongoro. Cette région du sud du Rwanda a été l’une des plus touchées par le génocide qui a fait au moins 800.000 morts dans le pays entre avril et juillet 1994, selon l’ONU.
La cour a totalement acquitté Laurent Bucyibaruta des accusations de génocide et de crimes contre l’humanité commis à la paroisse de Kibeho le 14 avril 1994, ainsi que celles concernant les exécutions de prisonniers tutsi à la prison de Gikongoro.
Elle l’a reconnu complice de génocide et de crimes contre l’humanité pour les massacres de l’école en construction de Murambi et des paroisses de Cyanika et Kaduha, tous commis le 21 avril 1994.
Il est également condamné pour complicité de ces crimes pour les exécutions d’élèves à l’école Marie Merci de Kibeho, et celles commises lors de rondes et à des barrières.
Dans ses derniers mots à la cour avant qu’elle ne se retire pour délibérer, Laurent Bucyibaruta avait martelé n’avoir “jamais été dans le camp des tueurs”.
Il était le plus haut responsable rwandais jamais jugé en France pour des crimes liés au génocide des Tutsi, après les condamnations définitives d’un officier militaire et de deux bourgmestres, et la condamnation en première instance d’un chauffeur qui a fait appel.