Le parquet de Bayonne a fait appel de la décision du juge d’instruction de requalifier les faits en “violences volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner”. La chambre d’instruction doit rendre sa décision ce vendredi.
“Il y a une absence terrible, une chaise vide”. Véronique Monguillot a perdu son mari le 5 juillet 2020. Chauffeur de bus à Bayonne, Philippe Monguillot a été violemment pris à partie par deux hommes lors d’un contrôle de titres de transport, avant de mourir de ses blessures cinq jours plus tard.
Après deux ans d’enquête, le juge d’instruction en charge de ce dossier a renvoyé le 19 mai dernier les deux agresseurs pour “violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner” et non pour “homicide volontaire”. Le parquet de Bayonne a alors fait appel, et la chambre d’instruction doit trancher ce vendredi.
Pour la veuve du chauffeur, la requalification des faits est un combat.
“L’envie de combattre elle est là parce que c’est une promesse que j’avais faite et que je tiens”, témoigne-t-elle sur BFMTV, confiant avoir eu “envie de tout casser” à la mort de son mari.
La décision du juge d’instruction est aussi incompréhensible pour l’avocat de Véronique Monguillot. “Le débat va être limité à une bagarre qui a mal tourné, alors qu’on avait pu mesurer à quel point tous les éléments du dossier allaient dans le sens d’une intention de tuer”, a regretté Alexandre Novion.
Si l’ordonnance du juge est confirmée par la chambre d’instruction, les deux suspects seront jugés devant une cour criminelle composée de magistrats professionnels uniquement. Ils risqueront alors jusqu’à 20 ans de prison, ces violences ayant été commises sur une personne chargée d’une mission publique.
En revanche, si la chambre d’instruction décide de requalifier les faits, ils encourent la réclusion criminelle à perpétuité devant une cour d’assises.