Après avoir passé vingt-quatre années derrière les barreaux pour le meurtre d’un homme d’affaires à Montauban (Tarn-et-Garonne), Germain Gaiffe, dit le «dépeceur de Montauban», se présente aux élections législatives dans la deuxième circonscription du Vaucluse.
C’est une candidature pour le moins remarquée. S’il brigue aujourd’hui un mandat de député de la République, Germain Gaiffe est également un ancien criminel.
Condamné en 1997 à vingt-cinq ans de réclusion criminelle pour assassinat, vol et séquestration, il est surnommé «le dépeceur de Montauban». Et pour cause, après le meurtre, les deux jambes de la victime avaient été retrouvées dans la Garonne et le tronc décapité dans la rivière du Tarn.
Au cours du procès, le désormais candidat n’avait cessé de nier les faits évoquant la mort par une chute accidentelle. Il avait également réfuté la découpe du corps de la victime en prétextant l’hypothèse d’une hélice de bateau.
UN PARCOURS ROCAMBOLESQUE
Derrière les barreaux, Germain Gaiffe avait rencontré le tueur en série Alfredo Stranieri dit «le tueur aux petites annonces». Les deux hommes s’étaient mariés à la prison de Poissy (Yvelines).
Pour célébrer leur union, le couple avait fait le choix de deux témoins controversés : l’humoriste multi-condamné Dieudonné rencontré lorsqu’il animait en prison un atelier d’écriture, et le terroriste international Carlos condamné à la perpétuité.
A l’époque, les jeunes mariés avaient même envisagé d’adopter un codétenu. Le candidat aux législatives s’était également fait remarquer quelques années plus tard pour avoir revendiqué la paternité de l’enfant de l’ex-garde des Sceaux, Rachida Dati. Une provocation qui lui coutera quatre ans de prison.
«PERSONNE D’AUTRE QUE MOI N’EST PLUS LÉGITIME À ÊTRE ÉLU DU PEUPLE»
Envoyer les mineurs dans un centre de légionnaires plutôt qu’en prison, respecter la dignité du détenu, assimiler les dealers à des terroristes… Outre ses propositions dans le domaine carcéral, Germain Gaiffe a pour ambition de rendre la parole aux citoyens.
Il prévoit ainsi une suppression des partis politiques, l’organisation de débats citoyens ou encore le suivi de vote sur certaines propositions.
Par ailleurs, s’il est élu député, sa première proposition de loi visera à empêcher tout candidat ayant un casier judiciaire à se présenter à une élection. «Je serai le premier candidat à être destitué de mon mandat», a-t-il confié à La Provence.
Libéré en 2021, Germain Gaiffe travaille depuis comme agent de nettoyage dans le Vaucluse. L’ancien meurtrier de 55 ans s’est mis en disponibilité pour se consacrer à sa campagne.
Sans étiquette, il est soutenu par plusieurs formations telles que le parti des Quidams, le Peuple souverain ou encore le Conseil national de libération.