« J’espérais qu’ils deviennent rapidement autonomes. » Mais cette idée était illusoire puisque « sans parler français, c’est quasiment impossible qu’ils trouvent un emploi », a confié un Français installé à Bordeaux au Figaro, jeudi 28 avril. Depuis la mi-mars, il héberge cinq Ukrainiens dans son appartement de 95 m². Et le montant des courses alimentaires a très vite grimpé, passant de 300 euros à 1 600 euros par mois. « Sur le long terme, ça commence à peser », a-t-il admis. Il n’aurait également plus de temps libre et serait « à bout » : « Il faut les accompagner pour se déplacer, faire les courses, accomplir les démarches administratives. Je suis débordé et je dors très peu. »
Si pour une mère de famille qui habite près de Tours, il lui « semblait indispensable d’aider » les Ukrainiens, elle pointe des « contreparties ». « On n’avait pas songé au fait qu’il faudrait investir un temps et un argent infini pour les aider », a-t-elle indiqué au Figaro. En effet, il a non seulement fallu fournir un hébergement, mais également des vêtements, des produits de première nécessité et offrir de la nourriture chaque jour. Et ce, avec très peu d’aides de la part de l’Etat.
Les hébergeurs français ne perçoivent en effet aucune aide financière contrairement aux réfugiés ukrainiens qui sont éligibles à l’allocation pour les demandeurs d’asile (ADA). « L’aide institutionnelle, venue de la commune et du département, a été quasi nulle », a dénoncé la mère de famille de l’agglomération de Tours. Malgré un problème de financement, et une cohabitation parfois compliquée, les Français interrogés par Le Figaro restent heureux de cette « aventure humaine ». Une habitante de Nice a conclu auprès du quotidien : « Il ne faut pas oublier que ces personnes ont tout perdu. Nos soucis sont dérisoires. »