Ses opposants n’auraient pas pu rêvé d’un tel timing, à moins que le timing n’ai rien à voir avec le hasard comme le disent d’ors et déjà les supporters de la candidate. Ce matin, Marine Le Pen, la candidate à l’élection présidentielle du Rassemblement National (RN), ainsi que trois de ses proches – son père, Jean-Marie Le Pen, son ancien compagnon, Louis Aliot, et Bruno Gollnisch, membre du bureau national du RN -, sont en effet accusés par l’office européen de lutte antifraude (Olaf) d’avoir détourné environ 600.000 euros d’argent public européen au cours de leur mandature d’eurodéputés, selon un nouveau rapport révélé par Mediapart.
Selon le site d’information en ligne, qui publie des extraits du document, la candidate du Rassemblement national (RN) se voit reprocher par l’OLAF d’avoir personnellement détourné près de 137 000 euros d’argent public du Parlement de Strasbourg quand elle était eurodéputée (2004-2017). Bruno Gollnisch et Louis Aliot, tous deux cadres du RN, sont également mis en cause, ainsi que Jean-Marie Le Pen, à qui l’OLAF réclame un peu plus de 303 000 euros. Tous auraient « mis en péril la réputation des institutions de l’Union » par leurs « agissements frauduleux » « susceptibles de donner lieu à des poursuites pénales », selon le rapport cité par Mediapart.
Ce rapport a été remis au parquet de Paris, qui a confirmé l’avoir reçu le 11 mars dernier. “Je m’étonne du timing toujours fort à propos de la révélation” et de son “instrumentalisation”, a réagi l’avocat de la candidate, Rodolphe Bosselut. Celui-ci se dit par ailleurs “consterné par la façon dont agit l’Olaf, sans caractère contradictoire” et sur des “faits anciens de plus de dix ans” pour certains, déplorant par ailleurs que ni lui, ni sa cliente n’aient été destinataires du rapport final.
Si pour l’heure, Marine Le Pen “n’a pas été convoquée par quelque autorité judiciaire française que ce soit”, précise Rodolphe Bosselut, elle a déjà été interrogée par courrier en mars 2021.
L’enquête de l’Olaf est ouverte depuis 2016, mais cette fois-ci, son nouveau rapport concerne les frais dépensés par les membres du RN dans le cadre de leur mandat de député européen. Marine Le Pen et ses proches auraient utilisé à des fins personnelles des dépenses supposées s’inscrire dans le cadre de la politique nationale, mais également versées à des sociétés commerciales proches du RN et du groupe parlementaire d’extrême droite Europe des nations et des libertés (ENL).
Selon l’Olaf, ces dépenses atteindraient quelques 600.000 euros, dont il préconise le remboursement. Toujours d’après le dernier rapport de l’organisme, la candidate du RN aurait, elle, détourné environ 137.000 euros d’argent public du Parlement de Strasbourg quand elle était eurodéputée entre 2004 et 2017.