Comment réagiraient les systèmes de défense français si un missile survolait le pays ?
Très rapidement, l’engin est repéré et signalé par une batterie de radars. «La France dispose de son propre système de détection, mais peut également s’appuyer sur ceux de l’Otan (Organisation du traité de l’Atlantique nord), explique au Parisien l’Amiral Alain Coldefy, directeur de la revue Défense nationale. La surveillance est constante.»
Contactée, l’Armée de l’Air explique que c’est le centre de défense aérienne française, basé à Lyon, qui est en charge de disséquer les données. «On est capables de vite déterminer l’origine, la trajectoire et le point de chute d’un éventuel missile», assure-t-elle. Des informations qui permettent de savoir si l’engin va aller exploser sur la terre ferme ou s’écraser en mer. «Une fois que l’on a tout ça, on diffuse ces données à Matignon», poursuit la communication de l’Armée de l’Air.
Imaginons une situation où la France se sait exposée à un tir de missiles. Pour se défendre, elle pourrait déployer ce que le ministère de la Défense présente sur son site comme la «clé de voûte de la défense antiaérienne» tricolore. Le système SAMP/T (Sol-air de moyenne portée/terrestre), aussi appelé «Mamba», consiste à déployer des camions militaires équipés de missiles anti-missiles Aster.
«Normalement, on s’en sert sur des théâtres d’opération pour sécuriser nos forces d’intervention. Au quotidien, des Etats comme Israël activent ce genre de protection, mais ça n’est pas notre cas», poursuit Alain Coldefy. Si besoin, les Aster ainsi tirés sont programmés pour détruire des missiles qui survoleraient notre territoire. Début 2016, la France a lancé la modernisation de son système anti-missiles en signant un contrat important avec les groupes MBDA et Thales.
Si un missile venait à frapper l’Hexagone, la France pourrait aussi riposter. Elle possède quatre sous-marins nucléaires, dont la zone de patrouille est gardée secrète, qui assurent à tour de rôle la possibilité permanente de tirer des missiles longue portée. Un ordre du président de la République et ils entrent en action. Mais tout cela n’est que théorie, pour l’instant.