Il est 5 heures du matin vendredi quand la victime, une jeune fille de 14 ans prévient sa mère en panique : elle se trouve à Marseille, elle ignore où. Elle a été violée, séquestrée, frappée et peut-être droguée. Elle a profité du sommeil de ses ravisseurs pour alerter ses parents. Elle ne connaît pas Marseille, ignore où elle se trouve. Elle vient d’Ardèche, tout comme ses parents. On ignore pourquoi elle se trouvait à Marseille ce jour-là.
La police est alertée et entre en contact avec la jeune fille. Impossible de la localiser. Une jeune policière adjointe a une idée : elle lui demande si elle est sur Snapchat, ce réseau social si prisé des adolescents.
C’est grâce à la localisation donnée par l’application que les policiers parviennent à identifier l’immeuble. La jeune fille se trouve dans le 15e arrondissement de Marseille, à la Cabucelle, entre le Boulevard Marie-Joseph et la rue Alexandre Meradou.
Comment trouver l’appartement ? La jeune fille n’ose pas bouger de peur de réveiller ses agresseurs. Et elle a mal partout. La policière lui propose d’allumer la lumière pour faire connaître l’étage où se trouve son appartement mais la jeune fille est terrifiée. Tout se fera donc par sms. Les policiers parcourent tous les étages. La victime enverra un texto avec simplement écrit “oui” lorsqu’ils se trouvent sur son pallier.
La jeune fille a été hospitalisée. “Si la policière adjointe n’avait pas eu l’idée de la localiser grâce à Snapchat, on n’aurait peut-être pas pu la retrouver. Qui sait ce qui aurait pu lui arriver ?”, conclut Rudy Manna, secrétaire départemental du syndicat Alliance Police dans les Bouches-du-Rhône.