L’émission spéciale avec Emmanuel Macron, enregistrée dimanche à l’Elysée et diffusée demain soir en Prime Time sur TF1 et LCI provoque la colère des oppositions. La candidate LR à la présidentielle Valérie Pécresse a même annoncé lundi qu’elle saisissait le CSA après l’annonce de cette émission au moment même où elle-même devait intervenir sur BFMTV :
“J’ai saisi le CSA” car “on ne peut pas avoir un président candidat qui se fait ouvrir les chaînes de télévision à la demande et pendant des heures fait sa campagne, alors que ses adversaires doivent se contenter de cinq minutes de duplex pour lui répondre”, a affirmé Mme Pécresse lors d’une visite à Calais. “Ce n’est pas ma conception de la démocratie” et “je demande au CSA de rétablir l’égalité des temps de parole et le fair-play démocratique”, a-t-elle ajouté.
TF1 et LCI ont annoncé lundi qu’elles diffuseraient mercredi à 21H05 un grand entretien avec le président de la République, dans lequel il sera interrogé sur le bilan de son quinquennat.
Or la candidate LR devait à la même heure participer à l’émission politique “Face à BFM”, programmée à 20H50.
Cette émission a été reportée, a-t-on appris de sources proches de Valérie Pécresse et auprès de la chaîne. “Il n’y a pas de hasard”, assure-t-on dans l’entourage de la candidate, en estimant que “Valérie Pécresse est devenue une obsession pour Emmanuel Macron, jusqu’à choisir le moment où il programme ses interventions”.
“La chaîne a dû annuler et reporter le rendez-vous compte tenu de l’interview d’Emmanuel Macron”, a-t-on précisé chez BFMTV. La date n’a pas encore été fixée pour reprogrammer cette émission.
L’événement politico-médiatique ne manque pas de relancer les spéculations sur une annonce formelle de la candidature de M. Macron à sa propre succession en avril.
La candidate du Rassemblement national Marine Le Pen l’a appelé à mettre fin sans attendre à un vrai-faux suspense. Car “les Français attendent de la franchise, de la transparence, il suffit de dire +je serai candidat à ma réélection+”, a-t-elle déclaré sur RMC.
Manuel Bompard, porte-parole du chef de La France insoumise et candidat Jean-Luc Mélenchon, a également exhorté le chef de l’Etat à mettre fin à un “secret de Polichinelle”.
Les oppositions de droite comme de gauche accusent déjà sans relâche Emmanuel Macron de faire campagne avec les deniers de l’Etat, des critiques déjà formulées à l’encontre des précédents présidents qui se sont représentés, comme Nicolas Sarkozy en 2012.