L’enseignante, interpellée lundi pour avoir brandi une pancarte antisémite dans une manifestation anti-pass sanitaire samedi à Metz, sera jugée pour « provocation publique à la haine raciale » le 8 septembre, a annoncé mardi le parquet de Metz.
« Elle y répondra du délit de provocation publique à la haine raciale par affiches ou placards », a précisé, dans un communiqué, le procureur de la République de Metz, Christian Mercuri. Elle encourt un an d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende.
Cassandre Fristot, ancienne élue locale et ex-candidate FN aux législatives de 2012, a été interpellée lundi dans la commune d’Hombourg-Haut en Moselle et son domicile perquisitionné. Cette femme de 34 ans est « connue pour son appartenance à la mouvance d’extrême droite », a indiqué le procureur.
Elle a déclaré aux enquêteurs s’être débarrassée de la pancarte, selon une source proche du dossier.
Le parquet de Metz avait ouvert dimanche une enquête de flagrance sur cette « pancarte au message manifestement antisémite », selon la préfecture. Les noms de plusieurs responsables politiques, hommes d’affaires et intellectuels, dont la plupart sont juifs, y étaient ciblés.
La diffusion d’une photo de l’écriteau, brandi fièrement par son autrice, a suscité un tollé dans la classe politique et les organisations de lutte contre le racisme et l’antisémitisme.
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, avait dénoncé dimanche une pancarte « abjecte » et promis que ce geste ne resterait pas « impuni » : il a lui-même annoncé lundi sur Twitter l’interpellation de la jeune femme. Le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer a lui annoncé qu’elle serait « suspendue en attendant les suites disciplinaires ».
D’après des informations de France Bleu, elle est professeure d’allemand et enseigne comme remplaçante dans plusieurs établissements de Moselle.
Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) et la Licra ont annoncé leur intention de porter plainte. SOS Racisme a dit « étudier » la possibilité de poursuites judiciaires.
Sur la pancarte brandie à la manifestation messine rassemblant 3.800 personnes selon la police, les noms inscrits encadraient le slogan : « Mais qui ? ».
Ce slogan est apparu à la suite d’un entretien accordé en juin sur la chaîne CNEWS d’un général à la retraite, Daniel Delawarde, signataire d’une tribune évoquant « le délitement » de la France, publiée par l’hebdomadaire Valeurs actuelles.
À la question « qui contrôle la +meute médiatique+? » et après plusieurs relances, il avait répondu « la communauté que vous connaissez bien », avant d’être coupé par le présentateur, Jean-Marc Morandini.